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Salle de musique

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Kapuzcina-Mitzeronov
Hiver Hactah
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Mer 2 Mai - 19:25
La tite musique qui m'a inspirée et que joue Hiver, dont je vous conseille d'écouter en même temps ^^ (non non je ne te copie pas Echo xD) ---> https://www.youtube.com/watch?v=DMeQR9B4S6Q&feature=youtu.be

Assise devant le piano, je mes doigts se posent sur quelques touches, puis se lancent. D'abord, je m'élance dans un son plutôt grave, sur un rythme moyen. Je commence doucement, puis mes mains se déplacent vers la droite pour jouer une mélodie de plus en plus aiguë. Je ferme les yeux et perds d'un seul coup toute notion de temps. Je m'évade dans cette musique, laisse mes doigts parcourir le clavier. Mon esprit s'égare, je ne pense plus à rien. D'un seul coup, mes doigts parcourent uniquement les touches aiguës, délivrant une douce mélodie, plus rythmée, m'emportant dans un tourbillon d'émotion. Je continue de fermer les yeux, savourant cette partie de la mélodie. Enfin, la mélodie se calme, se pose, tout en allant un peu plus vers le grave. Je continue à jouer, mes doigts danser sur le clavier telle des danseurs. Ils sautent sur les touches, tournent, avec une grâce infinie.Je repars ensuite vers l'aigu, allant un peu plus vite. Je ne m'imagine pas sur une scène, devant des centaines de personnes, mais seule, avec ce piano et ma musique. Je me sens reposée. Je reprends un ton plus rythmé, mon coeur s’accélérant en même temps, puis je commence à ralentir, et mon coeur se remet à battre normalement. Je joue les dernières touches, puis m'arrête et rouvre les yeux.
"Kapuzcina?"
Je ne l'avais pas remarqué alors que je jouais, absorbée par la musique. L'adolescente se trouve près de la porte entrouverte, dans le couloir, en train de m'épier. Elle rentre d'un pas timide, surprise de s'être fait remarquée.
"D-désolée...! s'excuse-t-elle. Je ne voulais pas vous dérangez!"
Je n'apprécie pas tellement le fait d'être épiée, mais mettons cela sur le compte de la maladresse. Cela partait d'une bonne intention. Blizzard grogne en voyant la nouvelle venue arriver, allongé près du piano, mais je le calme d'un regard.
"Et bien, que me vaut l'honneur de votre visite? je lui demande.
-Oh euh je traînais juste dans les couloirs, puis j'ai entendu le piano, et je voulais voir qui jouait... C'était vraiment magnifique, Hiver!
- Merci du compliment, je lui souris."
Je ne décèle aucune trace de mensonge ou de moquerie dans sa voix, ce qui me fait plaisir. Oui, cela me fait plaisir qu'une personne autre que mes parents ou mon entourage me complimente.
"J'espère vous entendre bientôt jouer de la violoncelle.
- Et j'espère que vous aimerez! Mais ça ne devrait plus trop tarder, le club de musique commence la semaine prochaine. Vous y êtes vous inscrite?
- Oui, en effet."
J'ai été mise au courant dans la semaine que des clubs existaient. Je me suis inscrite au club de musique, sans tellement d'hésitation. En plus de me permettre de me rapprocher des élèves, je pourrais peut-être m'améliorer au piano et au chant.
"Comment vous sentez-vous? je demande à mon amie en me tournant vers le piano droit. Vous rétablissez-vous bien?"
Kapuzcina-Mitzeronov
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Ven 4 Mai - 8:54
Kapuzcina LX. Part 1:

Kapuzcina LX. Part 2

Mon intrigante amie, précédemment absorbée dans sa musique, ouvre les yeux et m'avise d'un regard stupéfait, ce qui a pour conséquence de me surprendre.
_ Kapuzcina ?
J'entre dans la salle, timidement, surprise de m'être fait remarquée.
_ D-désolée...! Bredouillais-je en n'oubliant pas le vouvoiement. Je ne voulais pas vous dérangez !
Je crois qu'elle n'a pas dû bien apprécier mon arrivée, comme en témoigne son totem, allongé près de piano, grognant à ma vue. Hiver le calma d'un regard, avant de me demander :
_ Et bien, que me vaut l'honneur de votre visite ?
Je répondis, un peu honteuse de paraître indiscrète :
_ Oh euh je traînais juste dans les couloirs, puis j'ai entendu le piano, et je voulais voir qui jouait... C'était vraiment magnifique, Hiver !
_ Merci du compliment. Me sourit-elle.
Elle ajouta :
_ J'espère vous entendre bientôt jouer de la violoncelle.
J'eus un sourire amusé en entendant sa réplique, ramenant un cheveu têtu à l'arrière de mon oreille gauche.
_ Et j'espère que vous aimerez ! Mais ça ne devrait plus trop tarder, le club de musique commence la semaine prochaine. Vous y êtes vous inscrite ?
_ Oui, en effet.
Hiver me questionna, tout en se tournant vers le piano droit :
_ Comment vous sentez-vous ? Vous rétablissez-vous bien ?
Sans trop de mal, j'enchaînais :
_ Tout va pour le mieux, oui. Je vous remercie. En réalité, cette soirée est propice à la détente. Il pleut, on peut entendre le bruit des gouttes d'eau sur les velux et les fenêtres, l'internat est calme...enfin voilà, ce dimanche soir est splendide. Ce qui fait que je m'en remets assez bien.
_ Vous m'en voyez réjouie. Fit-elle.
_ Néanmoins, j'ai quelques séquelles de ce qu'il m'est advenue il y a de cela plusieurs jours.
_ Que voulez-vous dire ?
_ Ma chère Hiver, ce n'est pas le physique qui endure encore des souffrances, aussi minimes soit-elle. C'est le mental qui lui, restera traumatisé. Je fais des cauchemars récurrents par rapport à Faustine. Ce qui prouve que je ne suis pas complètement rétablie, même si, de manière physique, tout va beaucoup mieux.


Dernière édition par Kapuzcina-Mitzeronov le Ven 4 Mai - 21:57, édité 1 fois
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Ven 4 Mai - 19:56
Après m'avoir fait part de ses explications, je me tourne vers Kapuzcina pour l'examiner. En effet, son physique ne souffre d'aucune blessure, mais si on la regarde mieux, on peut en découvrir. Des ongles rongés, une posture malaisante, des yeux fatigués, plusieurs petites choses permettent de deviner sa souffrance interne. J'avais remarqué quelques de ces petites choses, mais maintenant qu'elle me le dit, je les trouve d'autant plus flagrantes.
"J'en suis désolée, je lui déclare. Je ne peux imaginer combien de temps il vous faudra pour un rétablissement complet, mais j'espère de tout coeur qu'il ne vous en faudra point longtemps."
Je n'ai jamais eu un quelconque traumatisme dans ma jeunesse, m'empêchant de savoir en combien de temps on pourrait s'en rétablir. Mais mes parents me disaient sans cesse que des personnes souffrent dans le monde, et que certaines n'en guérissaient jamais. Je prie silencieusement le Seigneur pour que Kapuzcina se rétablisse au moins un jour. Je suis presque persuadée que ce n'est pas une mauvaise personne.
"Je l'espère aussi... marmonne tristement mon amie.
- J'aimerai faire quelque chose pour vous aider. Vraiment."
Je saute du siège sur lequel j'étais et marche pour ensuite m'arrêter devant elle, puis lève la tête pour la regarder droit dans les yeux.
"S'il vous plaît, ne perdez pas espoir. Je suis sûre, qu'un jour, toutes ces mauvaises personnes paieront pour ce qu'elles ont fait."
Je reste ainsi pendant quelques instants, indifférente, mon regard bleu glaçant celui de mon amie. Voyant son visage prendre une expression déconcerté, je m'éloigne d'elle pour me rasseoir sur mon siège. Je joue quelques notes pour me distraire, attendant si Kapuzcina souhaite parler d'autre chose.
"D'ailleurs, je me demandais... commence-t-elle. Comment vous sentez-vous à l'Académie? N'est-ce pas un trop grand changement avec votre ancienne vie?"
Je m'arrête d'un seul coup dans ma mélodie, un silence blanc s'installant rapidement dans la salle. Ne me voyant pas bouger, elle reprend avec précipitation.
"Ce-ce n'est pas grave si vous ne voulez pas en parler! s'excuse-t-elle."
Je réfléchis rapidement à ce que je peux lui dire, puis me tourne vers elle en souriant.
"Ne vous en faites pas, cela ne m'ennuie aucunement d'en parler! Je suis ravie que vous vous en intéressez!"
Kapuzcina pousse un léger soupire de soulagement. Je suis heureuse qu'elle s'inquiète beaucoup pour ne pas me vexer.
"Et bien... si, je vous avoue que c'est un assez grand changement. Pour tout vous dire, je ne suis jamais allée dans une école publique auparavant. J'avais des professeurs particuliers qui venaient chez moi. Et ce sont d'ailleurs les mêmes, pour la plupart, qui m'instruisent quel que soit mon âge! Je me suis beaucoup attachée à eux. En fait, je ne suis pas vraiment sortie de chez moi en globalité. Je n'ai que très rarement quitté mon domaine, et quand c'était le cas, j'étais de nouveau dans un autre bâtiment que je pouvais quitter.
- Ah bon? s'étonne-t-elle. Mais... ne vous ennuyez pas?
- Du tout! je rigole doucement. Je n'ai jamais eu vraiment l'occasion de m'ennuyer, à vrai dire! Les journées passaient tellement vites. Savez-vous que j'avais un nouvel emploi du temps chaque semaine, qui me dictait mes journées du matin jusqu'au soir? Cela me fait bizarre de ne plus en avoir un, j'en culpabilise presque! je rajoute avec une touche d'humour.
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Dim 6 Mai - 10:24
Kapuzcina XLI

_ J'en suis désolée, je lui déclare. Je ne peux imaginer combien de temps il vous faudra pour un rétablissement complet, mais j'espère de tout coeur qu'il ne vous en faudra point longtemps.
_ Je l'espère aussi... Bafouillais-je.
_ J'aimerai faire quelque chose pour vous aider. Vraiment.
Hiver se leva puis chemina dans ma direction, avant de se planter devant moi et de me regarder droit dans les yeux.
_ S'il vous plaît, ne perdez pas espoir. Je suis sûre, qu'un jour, toutes ces mauvaises personnes paieront pour ce qu'elles ont fait.
Sa phrase m'a quelque peu surprise et son regard fixe, glaçant et stoïque m'apprend qu'elle souhaite vraiment et réellement ce qu'elle vient de me dire. Comprenant mon ressenti à cet instant, elle reprit sa place initiale, devant le piano, jouant quelques notes. Je profite de cet instant de silence pour lui poser une question qui me démangeait depuis le jour où elle m'a visité à l'infirmerie :
_ D'ailleurs, je me demandais... Comment vous sentez-vous à l'Académie? N'est-ce pas un trop grand changement avec votre ancienne vie ?
Elle stoppa brusquement sa musique hasardeuse et le silence reprend.
"Peut-être que cette question l'a gêné ?"
Je me hâte d'ajouter :
_ Ce...ce n'est pas grave si vous ne voulez pas en parler !
Elle se tourna vers moi, tout en souriant.
_ Ne vous en faites pas, cela ne m'ennuie aucunement d'en parler ! Je suis ravie que vous vous en intéressez !
"Ouf ! Tout va bien alors...Relax"
Hiver me répondit :
_ Et bien...si, je vous avoue que c'est un assez grand changement. Pour tout vous dire, je ne suis jamais allée dans une école publique auparavant. J'avais des professeurs particuliers qui venaient chez moi. Et ce sont d'ailleurs les mêmes, pour la plupart, qui m'instruisent quel que soit mon âge! Je me suis beaucoup attachée à eux. En fait, je ne suis pas vraiment sortie de chez moi en globalité. Je n'ai que très rarement quitté mon domaine, et quand c'était le cas, j'étais de nouveau dans un autre bâtiment que je pouvais quitter.
Son discours a le mérite de me surprendre :
_ Ah bon ? Mais...vous ne vous ennuyiez pas?
_ Du tout ! Ria-t-elle agréablement. Je n'ai jamais eu vraiment l'occasion de m'ennuyer, à vrai dire ! Les journées passaient tellement vites. Savez-vous que j'avais un nouvel emploi du temps chaque semaine, qui me dictait mes journées du matin jusqu'au soir ? Cela me fait bizarre de ne plus en avoir un, j'en culpabilise presque !
_ Himmel ! Vous deviez avoir des journées très diversifiées ! C'est vraiment étrange, je savais que certaines personnes de votre classe sociale prenaient des cours particuliers mais j'ignorais que cela allait jusqu'à un point tel que vous aviez des emplois du temps différents à chaque semaine !
_ Vous ne croyez pas si bien dire. Effectivement, cela peut paraître surprenant pour des personnes qui ne sont pas habituées à ce genre d'études. Aussi...
Mais Hiver s'interrompit. La raison qui la poussait à s'arrêter dans ses paroles me concernait également. C'était une autre musique. Une musique qui faisait irruption dans l'air. Une musique certes un peu lointaine mais pourtant envahissante et violente.
_ Qu'est-ce que c'est que cela ? S'exclama Hiver.
_ Attendez, je m'en vais regarder... Luis dis-je en sortant de la salle.
J'avisais une des multiples fenêtres du couloir et me pencha contre la vitre. Dehors, dans la cour, dansait une jeune fille avec des rollers et, tout juste à côté...
_ Faustine !!!
_ Que dites-vous ?
_ C'est Faustine ! C'est sûrement elle qui a dû déclencher cette musique de fous furieux !
Hiver s'approcha d'une fenêtre et se joignit à mon regard.
_ Je ne comprends pas comment une telle personne puisse avoir un irrespect total envers le silence de ses lieux ! Et surtout en une heure si tardive ! Déféra mon amie.
_ Je pense comme vous. Cela m'agace au plus haut point ! Mais ce qui m'intrigue, c'est que je ne la voyais pas danser comme ça !
_ Que voulez-vous, Kapuzcina ? Certaines apparences sont bien trompeuses...
Après quelques instants passés à observer les deux filles, je regardais l'heure. 20h34 ! Il commence à être tard !
_ Veuillez m'excuser, Hiver, mais je crois qu'il me faut revenir à ma chambre. Il est temps pour moi de dormir.
Un bâillement (que je ne manquais pas de masquer poliment) vint confirmer mes dires. La jeune fille française me salua :
_ Vous avez raison. Il nous faut être raisonnables. Une bonne nuit à vous, Kapuzcina ! Fit-elle en s'inclinant.
_ Vous de même ! Rendis-je avant de prendre le chemin des chambres.
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Dim 6 Mai - 19:27
Je regarde mon amie s'éloigner, se dirigeant vers l'internat dans l'autre bâtiment. Je jette un autre coup d'oeil à l'extérieur, et remarque que Faustine est partie, laissant l'adolescente seule. J'irai bien la voir pour lui demander si tout va bien, mais il y a quelque chose de plus important qui m'attend. Je retourne à la salle de musique. Blizzard m'y attendait, toujours près du piano. Je saisis mon téléphone qui était posé dessus, puis sors pour aller à l'internat, Blizzard à mes côtés.
"Le téléphone n'a pas sonné? je lui demande.
- Non, ce n'était pas encore l'heure."
Je traverse la cour en évitant l'adolescente avec ses patins à roulettes, puis monte dans ma chambre.
/suite dans sa chaaambre/
Kapuzcina-Mitzeronov
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Sam 17 Nov - 14:42
Kapuzcina LIII

Je me rapproche rapidement de l'entrée de la salle du club de musique. Etant donné que j'ai vécu 7 ans ici, je sais m'orienter dans tout le bâtiment de l'Académie et vous pouvez être sûrs que je ne me trompe pas ! Si ça arrive, ce n'est que dans de rares cas, ma mémoire ne pouvant pas tout engranger non plus...
Les clés en mains et Amarok à mes côtés, j'atteint enfin le couloir où se trouve la pièce convoitée par...moi, évidemment. C'est à cet instant que la sonnerie se fait entendre.
_ Bien...je ne suis pas trop en retard. Voyons qui est déjà devant la porte...
Tournant une dernière fois, j'arrivais en face de l'antichambre musicale. Effectivement, certaines personnes s'y trouvaient déjà*, leurs totems les accompagnant. Parmi toutes ces têtes (5 ou 6), j'aperçus, devinez qui...
"Faustine..." Soupira intérieurement Amarok.
Je lui fis, par télépathie :
"Oui bon ! Ecoute on va essayer d'être calmes et de ne pas avoir peur d'elle, hein ! Ça ne servirait à rien et je ne pourrais pas assumer ma séance, d'accord ?"
"Sans doute...mais c'est bien le pire que je puisse imaginer qui s'est produit !"
"Eh ben on fera avec, t'affole pas !"
Mon sac en bandoulière sur l'épaule droite, avec la clé de la porte à la main gauche, j'ai l'air d'être une prof' ! Après tout, si ça peut m'aider pour mon futur métier d'enseignante de français, c'est pas mal en soi !
Les personnes proches de la porte me virent et me laissèrent le passage, pour que je puisse parvenir à l'entrée.
_ Bonjour tout le monde ! Leur adressais-je.
Les membres de ce club me saluèrent à leur tour. J'ouvris la salle :
_ Allez-y, entrez, je vous en prie ! Et prenez place où vous voudrez, mais pas n'importe où ! Pas sur le piano, par exemple !
Quelqu'un rirent un peu, avant de s'engager dans le cadre de la porte. Puis ce fut mon tour,
Quelques instants plus tard, après que tout le monde se fut assis, je me mis en face d'eux et leur dit :
_ Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le club d'art et de musique ! Pour ceux qui ne me connaissent pas trop**, je suis Kapuzcina Mitzeronov, élève en Terminale L. Pour faire plus simple, vous pouvez m'appeller Kapu ou Kina, mon prénom autrichien n'étant pas simple à prononcer.
Alors, pour commencer, je voudrais débuter cette première séance par demander à chacun des participants du club de dire à voix haute tous leurs centres d'intérêts qu'ils soient en lien avec l'art ou non, ce qui nous permettra de nous connaître un peu plus entre nous. Je dois vous préciser que ce club se doit d'être tolérant et libre et que chacun peut aller voir ce que fait l'autre (en réalisations artistiques, je parle bien) et que personne n'a le droit de dire n'importe quoi ou de faire une mauvaise critique sur l'autre, partant du principe qu'en art, on fait ce que l'on veut et qu'il n'y a ni de bons ni de mauvais, il n'y a que des professionnels.
Donc je compte vous faire faire des activités diverses, en fonction de ce que vous préférez faire. Au menu, découverte de certaines pratiques artistiques pour ceux qui le veulent. Ceux qui désireront faire ce à quoi ils sont habitués, ils le pratiqueront aussi. Je pourrais vous aiguiller, si nécessaire. Quant à la musique, je compte en faire la pratique une fois toutes les deux semaines. Nous ferons une semaine musique et une autre semaine dessin/peinture/sculpture et ainsi de suite. Et, bien entendu, vos totems peuvent participer, je n'y vois aucun inconvénient. Les années précédentes se sont déroulées ainsi, et il n'y a aucune logique à ce que je ne permette pas l'inclusion de vos totems, qui n'aurait intérêt que de creuser encore plus l'écart Alterné/Totem. Voilà ! Pour ce qui est de la musique, je vous en parlerais la semaine prochaine. Mais si certains désirent aborder ce sujet maintenant, ils le peuvent. Avez-vous des questions ?

*si vous pouviez me rappeler ceux qui sont membres du club de musique et d'art, ce serait vraiment très sympathique merciiiii ^^
**Je pars du principe qu'il y a d'autres personnes que nos OCs dans ce club
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Mer 21 Nov - 23:40
Je croque un morceau de chocolat de ma tablette en longeant les murs de l'école, ennuyée. Je ne suis pas venue ce matin, mais j'ai décidé de revenir pour me distraire, et voilà que je m'ennuie à nouveau... Il n'y a pas de cours cet après-midi? Je me frappe le front, lasse. Pff, dire que j'ai fait tout ce chemin pour rien! Ca me gonfle... Dois bien y avoir quelque chose à faire, non?
Je continue ma marche sans fin dans ces couloirs sans fin, croquant à nouveau dans le chocolat. Je remarque alors un attroupement devant une porte. Curieuse, je bouscule les gens qui attendent, pour voir ce qui les intéressent. Une feuille collée est sur la porte. "Club d'art et de musique", avec au-dessus écrit "salle de musique et d'art plastique". Je lis et relis la feuille, un sourcil levé, sans grande enthousiasme. Un club de musique? Je croyais qu'on n'apprenait que des choses "sérieuses" ici, pas qu'on apprenait à jouer du Mozart. Enfin, est-ce qu'ils jouent du classique, ou du rock? Je m'imagine avec un bête sourire en train de jouer de la guitare électrique, comme dans les musiques que j'écoute. Allez, après tout, ça doit pas être très difficile! Si ces gamins y arrivent, moi aussi!
Satisfaite de ma décision, je m'appuie contre le mur, en attendant que la salle soit ouverte. On me dévisage avec des grands yeux ronds, exprimant chacun de la haine ou de la peur. Je jette le dernier carreau de chocolat dans ma bouche sans y prêter attention. Je remarque dans la foule Blanche-Neige, accompagnée de son chaton, qui m'observe encore plus intensivement, son regard bleu glacé ne me lâchant pas d'une semelle. Je lui réponds par un regard noir qui lui exprime tout mon amour pour elle. Avant que je n'aie le temps de m'ennuyer, une adolescente traverse la marée d'élèves, un sourire radieux sur le visage. Sourire qui s'efface aussitôt en me voyant. Cappuccino. Je lui adresse un petit signe innocent de la main, lui souriant à mon tour. Sa bouche s'ouvre, se ferme, puis elle se tourne vers les autres élèves en leur souhaitant la bienvenue, puis ouvre la porte. C'est pas trop tôt! Ca faisait trente secondes que j'étais là, elle aurait pu se bouger le cul! Elle nous fait signe de rentrer, courtoise, avant de s'engouffrer à son tour dans la salle. J'en profite pour observer ce qu'il y a dans cette salle. Des violons, des batteries, des guitares, un piano, et d'autres instruments que je ne connais pas. Il faut dire que je ne suis pas très calée niveau instruments...! Je suis surprise de constater qu'il y a aussi des ustensiles d'art, comme des pinceaux, tableaux, etc. Je suis pas venue ici pour montrer mes magnifiques talent en art visuel, alors j'espère qu'elle ne va pas nous faire chier en nous ordonnant de peindre une putain de pomme.
Capuccino commence alors son discours d'élève modèle, parlant pendant des plombs des règles de ce club, et bla et bla et bla. Comment peut-on être aussi chiante en seulement quelques mots? C'est incroyable!
"Avez-vous des questions ?"
Non, alors ferme ta gueule. L'apparition d'un nouvel élève m'empêche de le dire. Un mec, avec une touffe brune décoiffée, ouvre de grands yeux en voyant que tout le monde est dans la salle. Il change soudainement d'expression en un clignement d'oeil, un faux sourire coupable dessiné sur son visage d'ado, faisant semblant d'être heureux de perturber le "cours".
"Ah merde, j'ai loupé le début? Désolé!"
Alors qu'il rentre dans la classe, un autre élève pousse fébrilement la porte. Je retiens un soupire en voyant le cadavre ambulant que j'ai affronté dans la forêt. Au contraire de son camarade, il semble complètement déboussolé, et gêné de recevoir autant d'attention de la part de tous les élèves présents. Il semble avoir envie de s'enterrer sous terre pour se cacher. Je lui apporterai bien mon aide pour ça, tiens.
"Ce n'est pas grave, reprend la présidente du club. Mais tâchez de venir à l'heure la prochaine fois! Tiens, il vous faut une chaise chacun, du coup. Vous pouvez aller vous servir dans les autres salles."
L'ado accompagné d'un lapin toise du regard son camarade arrivé après lui pendant un instant, avant de reprendre sa fausse assurance. Le cadavre ne riposte pas à cette provocation gratuite. A sa place, je lui aurai déjà éclaté sa face. Enfin, je ne suis pas à sa place, et heureusement.
"Ok, bon bah on revient! lance un peu trop joyeusement le brun."
Il ferme la porte derrière son camarade et lui. Deux élèves, bruns eux aussi, chuchotent gaiement à propos de ce mec. Ca parle de "groupe de musique" ou je ne sais quoi. Aaah, ces fameux groupes de musiques, où chaque membre est ultra populaire et font tomber toutes les filles... Pathétique. Une blondinette à la mèche bleue est d'ailleurs déjà en train de lorgner sur ces deux gars, avec un sourire charmeur, sourire que je meurs d'envie de lui arracher.
Finalement, les élèves se dispersent et commencent soit à parler, soit à se diriger vers des instruments. Je regarde une nouvelle fois les instruments qui m'entourent sans finalement une grande excitation, avant de rester scotchée devant la batterie. J'esquisse un grand sourire malicieux. Il est temps de faire beaucoup de bruit...
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Sam 24 Nov - 21:31
Après avoir soufflé une bouffée de fumée, je regarde le gaz s’échapper de ma cigarette, ses particules grises ne faisant qu’un avec le ciel. Je la remets dans ma bouche quelques secondes après pour répéter mon geste.
« C’est mauvais pour ta santé », me remarque Porcelaine, à côté de moi.
Je grogne pour seule réponse, trop fatigué de lui ressasser les mêmes paroles, encore et toujours. Je m’assois sur le muret en béton qui longe l’académie de l’extérieur. Seul, je veux juste profiter de quelques minutes de pauses pour être avec mes pensées. Et puis, je n’ai personne à aller voir. Les clubs ont lieu cet après-midi, et Nils et Piotrek iront. Sandaryam, quant à elle, je n’en ai aucune idée. J’aimerai secrètement y aller, pour y rencontrer d’autres passionnés de musique, partager ma passion. Peut-être y aurait-il quelqu’un qui joue de la flûte, comme moi ? Non, aucune chance. C’est nul comme instrument. Je repense à ma flûte en bois plus ou moins cachée dans mes affaires. Je fais tout pour m’en servir le moins possible, même lorsque l’on doit utiliser nos pouvoirs. C’est juste tellement la honte… Pff, et me voilà tout seul maintenant, comme un pauvre type. Je repense aux autres clubs qui étaient présentés, mais aucun ne m’intéresse ou « ne me va pas ». L’idée de rejoindre le club de musique s’infiltre sans cesse dans mes pensées. Je secoue la tête pour les dissiper, avant de reprendre une bouffée de fumée. Porcelaine, qui n’arrêtait pas de me foudroyer du regard, s’avance vers moi d’un œil compatissant.
« Pourquoi ne pas aller dans le club de musique pour tester d’autres instruments, sinon ? Tu pourrais en trouver d’autres qui te plairont. »
Alors que je nie immédiatement cette idée car elle vient de mon totem, elle ne me paraît pas aussi bête. Enfin, à quelques modifications près.
« Il doit bien y avoir un instrument populaire, non ? Guitare, guitare électrique, batterie… ? Qui sait, si je me débrouille bien là-dedans, ça pourrait être bien. »
Mais aller dans un club où on n’a aucune compétence revient à faire face aux moqueries des élèves qui sont supérieurs à soi… Ma gorge se serre à cette idée. Mais si Nils et Piotrek m’aident, ça pourrait le faire ? Ils sont appréciés, eux, voir qu’ils m’aident ferait taire les mauvaises langues. L’idée de passer tous mes après-midi seul me convainc : je vais aller au club de musique. Au moins pour essayer. Je jette la cigarette par terre et l’écrase d’un pied ferme, avant de me diriger vers le portail de l’Académie, les mains dans les poches.
« Tu es déjà en retard, les clubs ont déjà dû commencer à cette heure-là ! me prévient mon totem en sautant à mes côtés. Tu devrais te dépêcher ! »
J’allais accélérer le pas, quand je décide de ne pas le faire. Il ne faut pas que je passe pour l’élève à cheval sur les heures. Ce n’est pas grave si j’arrive à l’improviste.
Je longe les couloirs, toujours les mains dans les poches de ma veste en cuir, une légère appréhension me nouant tout de même le ventre. Devant la salle de musique et d’art, j’hésite à appuyer sur la poignée, puis respire un bon coup avant de rentrer avec le sourire. Tous les regards se tournent vers moi et on s’arrête de parler. Je déteste ce genre de situation, que tout le monde me regarde comme un intrus. Quelle idée aussi, d’arriver à l’improviste ! En passant un rapide coup d’œil dans l’assemblée, j’aperçois Nils et Piotrek, comme je m’y attendais. Je continue de sourire comme si de rien n’était, avant de me redresser, à moitié en riant.
« Ah merde, j’ai loupé le début ? Désolé ! »
Je remarque alors que les regards ne sont plus alors posés sur moi, mais sur quelqu’un derrière moi. Avant même de me retourner, je devine déjà qui c’est, rien qu’à son parfum. Alexandre. Ses yeux décolorés parcourent l’assemblée d’un air déboussolés, comme s’il a dormi jusqu’ici et qu’il s’est réveillé juste maintenant dans cette salle. J’aimerai me planter les ongles dans la peau pour m’empêcher de flancher, mais le moindre petit détail pourrait me porter préjudice. Ce qui ne m’empêche pas de lui jeter un bref regard noir. Quand il le croise, ses épaules s’affaissent, impuissant.
« Ce n’est pas grave, reprend celle qui semble être la présidente du club. Mais tâchez de revenir à l’heure la prochaine fois ! Tiens, il vous faut une chaise chacun, du coup. Vous pouvez aller vous servir dans les autres salles.
- Ok, bah on revient ! je lance en refermant la porte. »
Claque. Porte fermée. Je me retrouve seul avec Alexandre, toujours derrière moi. La pression m’écrase d’un seul coup, mon sourire disparaissant d’un seul coup. On reste quelques secondes sans rien dire, moi le visage sombre, avant de me mettre en marche à la recherche d’une chaise, sans lui adresser un seul mot.
~
« Est-ce que c’est lui ? »
Je secoue la poignée de la dernière salle de classe du couloir, énervé de la question répétitive de Porcelaine.
« Est-ce que c’est lui ?
- Tais-toi. »

Je laisse tomber avant de casser la poignée, concluant que toutes les salles de classe sont fermées. Je me gratte la nuque avant d’apercevoir une autre porte, dans laquelle je ne suis jamais rentré depuis le début de l’année. C’est la réserve, je crois. Il doit bien avoir au moins une chaise, là-dedans. En portant ma main sur la poignée, je constate qu’elle est ouverte. Sentant toujours la présence d’Alexandre derrière moi, je rentre sans attendre mon reste. Il continue de me suivre sans un mot, comme un chien qu’on obligerait à marcher.
La salle est étroite mais longue, à mon plus grand désarroi. Des hautes étagères longent les murs, avec dessus des cartons ou ustensiles de cours. La pièce est sombre, mal éclairée, et ce forcement de proximité avec mon camarade m’agace, en fait non, plus, me rappelle des souvenirs, que j’aurai aimé gardé enterré loin dans ma tête. La gorge nouée, je respire difficilement, avant d’avaler ma salive et de le toiser du regard. Ses cheveux épais sont ébouriffés et font de légères boucles, et ont perdu leur teinte châtain pour s’éclaircir et se grisonner. Ses yeux décolorés fixent le vide, comme si rien ne l’entourait, bien que ma présence semble avoir rallumé une faible flamme de vie. Le bout de son menton est caché par un pull à col roulé noir, qui cache aussi tant bien que mal ses bras fins et bandés. Ses habits sont ternes, tout comme lui, et désordonnés, jusqu’à ses lacets défaits. Une montre à gousset pend à son cou, ainsi qu’un collier. Un collier avec une tête de renard en bois sculptée en pendentif. Je serre les dents à la vue de ce stupide collier.
« T’as encore gardé ce truc ? je grogne en pointant du menton le morceau de bois. »
Il réagit quelques secondes après, haussant les épaules, ne savant pas s’il doit parler. Je ricane, sarcastique.
« Toujours aussi nostalgique, hein ? Tu peux pas t’empêcher de regarder le passé ? »
Je croise les bras en le dévisageant de haut en bas d’un air mauvais.
« De toute manière, t’es trop faible pour accepter le changement. Comme toujours. Tu resteras toujours aussi nul toute ta vie, c’est ça ? »
La colère monte peu à peu en moi et me noue la gorge et le ventre.
« Tu fais putain de pitié comme ça. Je sais pas ce qui t’es arrivé depuis, mais tu t’es vraiment mis dans la merde. Boiteux, pas même fichu de dire un putain de mot, de toute manière qu’est-ce que t’aurais à dire ? »
Je serre les dents, des douloureux souvenirs me revenant en mémoire. Je revois comme des flashs des moments passés ensembles, des heureux, des tristes, et surtout, la dernière fois qu’on s’est vus. Cette image que je voulais chasser à tout prix de mon esprit revient me hanter. Cette sombre salle étroite et cette trop grande proximité avec Alexandre amplifient cette putain d’image. La rage continue de m’arracher les tripes alors que je m’interdis de faire venir des larmes. Je voulais enterrer ce passé maudit et passer à autre chose en venant à l’Académie, et voilà qu’Alexandre revient comme une fleur, comme si le destin nous empêchait de nous séparer.
« Je n’ai rien à me reprocher, je crache d’une voix dure, t’as juste tout gâché. Et voilà que tu reviens comme ça, comme si tu voulais pas me lâcher, comme une merde collée à ma basket !
- Calme-toi, Raphaël ! proteste ma lapine, ses poils se hérissant.
- Ta gueule Porcelaine ! »
Je me rends compte alors que mes mains tremblent, sans que je ne m’en sois aperçu avant. Mes poings se serrent, voulant arrêter les tremblements. Je soutiens durement le regard de mon camarade, qui, à ma grande surprise, ne veut pas se baisser. Puis, sans un mot, je m’enfonce dans la réserve à la recherche d’une chaise, voulant partir le plus vite possible de cet endroit maudit.
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Dim 25 Nov - 7:34
Piotrek XII - Part 1:

Piotrek XII - Part 2

Il me répondit, tout en me suivant, en sortant de notre chambre :
_ Ce ne sont pas des salades, Piotrek ! C'est une discussion entre nous deux sur comment aborder Raphaël au sujet de sa tenue avec Sandaryam et avec Martha, rien de plus embêtant ! Et pourquoi tu n'as pas l'air de m'écouter ? Pourquoi semble-tu ne pas prêter attention à ce que je dis ?
_ Parce qu'il y a des moments où j'ai envie de faire ce que MOI, je décide ! Désolé Lolek mais je ne me ménagerais pas ou très peu ! Et j'en ai décidé ainsi !
_ Bon eh bien, fais comme tu veux !! Lâcha mon hérisson, de dépit.
Un orage grondait entre nous deux, jusqu'à ce que nous arrivâmes à la porte de la salle de musique. Raphaël n'y était pas. En revanche, c'était Nils qui s'y trouvait déjà. Il m'aperçut :
_ Hey, Piot' ! Ça fait du bien de te voir, mec ! Comment tu vas ?
Je répondis alors :
_ Salut, Nils ! Moi aussi, ça fait plaisir ! Ça va super bien ! Et toi ?
_ Ouais, moi ça va aussi. Alors ! J'ai vu ta sœur, la semaine dernière ! Bon, j'ai pas eu l'occasion de lui parler, bien sûr mais...si je puis te faire une confidence...
_ Oui va-y...
Il se rapprocha de mon oreille et me dit :
_ Elle est belle quand même !
Je m'efforçais à rire, en lui disant :
_ Ha ha ha ! Je ne manquerais pas de lui dire !
Je repris la parole :
_ Au fait ! Dis moi ! Est-ce que tu sais si Raphaël va venir ?
_ Je crois qu'il m'a dit qu'il viendrait peut-être... Je suis pas sûr... En tout cas, j'aimerais bien qu'il vienne ! Comme ça, on lui fera tester des instruments !
_ On ?
_ Ben oui ! Toi et moi ! Ça te dit pas ?
_ Ah si si si ! Non, je n'avais juste pas compris ce que tu insinuais avec "On", si tu parlais du club entier ou de nous deux !
_ Nous deux ça sera suffisant, les autres ont leurs propres chats à fouetter.
_ Hé hé hé... Exact ! Mais si jamais il est un peu mal à l'aise dans ses tests et qu'il se fait moquer, nous trouverons moyen de le défendre !
_ Ouep ! Seulement, pourquoi se moquerait-on de lui ? Tout le monde sait que les premières fois ne sont pas faciles...
_ Non, juste une idée comme ça...
_ Bonjour tout le monde ! Fit une voix féminine.
C'était Kapuzcina. Elle venait d'arriver.
_ Bon. Il n'est toujours pas là. Cela ne m'arrange pas... Je voulais lui parler.
_ A propos de quoi ?
Nous entrâmes à l'intérieur de la salle où allait se dérouler notre club. Je poursuivis :
_ Ma sœur l'a vu avec Sandaryam, en train de fumer... La partenaire de Sandaryam est arrivée et Raphaël l'a...comment dire...lui a soufflé de la fumée de cigarette sur elle en lui disant je ne sais quelle méchanceté... Et paraît-il que cela a violemment attristé et rudement déçu Leszlina, qui s'attendait à avoir une bonne image de mon ami. Elle m'a avoué que si moi, j'avais de bonnes relations avec lui, elle, elle n'en aura pas.
Après avoir trouvé place, Nils me dit :
_ Aïe ! Sans le vouloir, Raphy a gaffé... Et comment tu comptes lui dire ?
Voyant que Kapuzcina s'apprête à parler, je coupe court :
_ Je vais m'exprimer calmement devant lui, contrairement à ma sœur qui, elle, aurait été plus colérique.
_ D'accord...
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Lun 26 Nov - 19:25
Une fois l'intervention des deux élèves en retard, Kapuzcina redemande si nous avons des questions. Comme personne ne répond, elle laisse les élèves vaquer à leurs occupations, et leur demander s'ils ont besoin d'aide. Finalement, elle finit par s'approcher de moi, le sourire aux lèvres.
"Hiver! Comment allez vous? Avez-vous besoin d'aide pour le piano? Enfin, même si j'en doute...
- Ca va aller, je vous remercie. Et vous?"
Elle tourne la tête des deux côtés pour observer les élèves dans la salle tout en se mordillant la lèvre inférieure.
"J'ai peur de ne pas réussir à intéresser suffisamment de monde pour ce club... Certains sont justes curieux, mais pourraient vite se décourager en découvrant que ce n'est pas aussi facile que ça en a l'air... Il faudrait les motiver, leur montrer ce qu'on peut faire..."
Elle ne finit pas sa phrase et laisse sa bouche ouverte en forme de "o", ses yeux s'agrandissant d'émerveillement, comme si on venait d'allumer une lampe dans sa tête.
"Je sais! fait-elle, toute contente, en sautillant. On pourrait leur faire une démonstration de nos instruments, non? En duo?"
Je réfléchis à sa proposition, pesant le pour et le contre, optant finalement par l'acceptation. Cela me ferait extrêmement plaisir si je réussissais à donner envie à d'autres personnes de s'y mettre. Le piano est un instrument si agréable à écouter, et si prestigieux. Et puis, cela me plairait de jouer avec Kapuzcina, si cela pourrait nous permettre de nous rapprocher.
"Bien volontiers, je lui souris. Mais que voulez-vous jouer? Il faudrait que nous nous entraînons avant cela, si nous ne savons pas quoi jouer."
Elle réfléchit quelques secondes, avant de se diriger vers ses affaires et de regarder des partitions de notes, et d'en revenir avec plusieurs.
"J'ai pris les plus connues... Connaissez-vous "Hallelujah" de Leonard Cohen?
- Oh, je l'ai même déjà jouée, durant une de mes prestations, je m'en souviens encore d'ailleurs. Cela me plairait beaucoup d'y rejouer.
- Chouette!"
Elle pose ses partitions sur une table et frappe dans ses mains pour attirer l'attention des élèves.
"Votre attention s'il vous plaît!"
Une fois toutes les paires d'yeux tournées vers nous, elle prend son violoncelle d'une main et s'installe sur une chaise, à côté de moi.
"Comme je vois que vous semblez un peu perdus, je vous propose de vous faire découvrir mon instrument fétiche, le violoncelle, ainsi que le piano. Avec Hiver, on va vous jouer un morceau, pour que vous voyez à quoi ressemble les deux instruments, puis vous pourrez nous poser toutes les questions que vous voudriez à ce propos. Bien sûr, si d'autres on des instruments à faire découvrir, ils pourront le faire après nous!"
Les élèves, curieux, s'assoient devant nous, plus ou moins excités. Kapuzcina me jette un regard confiant, puis je commence à jouer, elle prenant la suite.
https://www.youtube.com/watch?v=e1C9kpMV2e8
Nous sommes emportées par la musique et les émotions qu'elle transmet, nous y mettons tout notre coeur et notre âme, jouant avec le plus de passion possible. Une fois encore, plongée dans la mélodie, je ne fais plus attention aux personnes qui m'entourent, à l'exception de Kapuzcina et son violoncelle, qui m'accompagnent mieux que je ne l'espérais. Comme si nous n'étions plus que deux dans le monde, nous jouons avec toute la prestance que nous pouvons faire preuve. Je joue aussi bien ici que chez moi ou lors d'une représentation.
Une fois la dernière note jouée, je souris, heureuse d'entendre des applaudissements venant de notre public.
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Jeu 29 Nov - 11:10
Kapuzcina LIV

Bon...personne ne semble poser de questions...ça veut dire que j'explique bien. Tant mieux, après tout !
Soudain, la porte s'ouvre, je me retourne en sursautant. Un jeune homme brun vient de faire irruption dans la pièce. Il s'exclame :
_ Ah merde j'ai loupé le début ? Désolé !
Un autre garçon, beaucoup moins assuré, poussa faiblement la porte à son tour. Le brun fit volte-face et l'aperçut. Je leur adressa, en toute simplicité :
_ Ce n'est pas grave. Mais tâchez de revenir à l’heure la prochaine fois ! Tiens, il vous faut une chaise chacun, du coup. Vous pouvez aller vous servir dans les autres salles.
_ Ok, ben on revient ! Lâche-t-il en fermant la porte, obligeant le second garçon à se reculer.
La porte s'étant close, je revins à mon assemblée et leur demanda :
_ Vraiment, vous n'avez pas de problèmes par rapport à ce que je viens de vous dire ? Non ? Et bien je vous laisse commencer ce que bon vous semble et installez-vous à votre aise. N'hésitez pas à m'appeler en cas de besoin !
Ayant aperçue Hiver depuis le début du cours, je m'étais résolue à lui parler, parce que je savais qu'elle allait devenir l'un des meilleurs éléments (si ce n'est LA meilleure) du club de cette année. Toute souriante, je la saluais :
_ Hiver ! Comment allez-vous ? Avez-vous besoin d'aide pour le piano ? Enfin...même si j'en doute...
_ Ça va aller, je vous remercie. Et vous ?
Je regarde des deux côtés pour être sûre de ne pas être entendue. Je ne veux pas que l'on sache que je suis craintive quant aux intérêts des participants.
_ J'ai peur de ne pas réussir à intéresser suffisamment de monde pour ce club... Certains sont justes curieux, mais pourraient vite se décourager en découvrant que ce n'est pas aussi facile que ça en a l'air... Il faudrait les motiver, leur montrer ce qu'on peut faire...
Au même instant, réfléchissant en même temps que lorsque je parlais à mon amie, une idée me traversa l'esprit. Une réjouissante idée qui me fit sautiller lorsque je lui dis :
_ Je sais ! On pourrait leur faire une démonstration de nos instruments, non ? En duo ?
Elle se permet quelques petits instants de réflexion, avant de me sourire :
_ Bien volontiers. Mais que voulez-vous jouer? Il faudrait que nous nous entraînons avant cela, si nous ne savons pas quoi jouer.
Elle n'a pas tord...je prends toujours des idées en un seul et bref moment, sans penser à la possibilité d'accomplissement de cette idée. La solution devrait figurer dans mes affaires... Je me dirige vers mon sac, le fouille, trouve certaines partitions que j'examine une par une, avant de choisir une feuille.
"Hallelujah de Leonard Cohen ! Pourquoi pas... Je pense que ce serait joli ! Il faudrait que M. Cohen soit là pour l'entendre, ça lui ferait sans doute plaisir... Mais bon ! San Francisco et Montréal sont beaucoup trop éloignés. Et puis ce n'est qu'un rêve de le voir à mon interprétation d'une de ses œuvres...*
Je me leva et repartis vers Hiver, en lui demandant :
_ J'ai pris les plus connues... Connaissez-vous "Hallelujah" de Leonard Cohen ?
C'est avec une grande satisfaction que je l'entendis s'exclamer :
_ Oh, je l'ai même déjà jouée, durant une de mes prestations, je m'en souviens encore d'ailleurs. Cela me plairait beaucoup d'y rejouer.
_ Chouette ! Lui fis-je, enthousiasmée par le fait que nous n'avions pas besoin d'entraînement.
Il faut dire que moi aussi, je l'ai beaucoup jouée pour des auditions de fin d'année avec mon professeur. Que de bons souvenirs...
Posant les partitions choisies sur l'unique table de la salle (celle que l'on pourrait appeler "table du président du club"), je fis capter l'attention des membres du club.
_ Votre attention s'il vous plaît !
Après m'être rendue certaine que tout le monde pouvait m'entendre...(ou plutôt nous entendre !) je pris mon violoncelle, que j'avais auparavant sorti et m'assit sur une chaise, à côté du piano et à côté d'Hiver, qui s'était déjà installée. Je précisais la raison de mon appel :
_ Comme je vois que vous semblez un peu perdus, je vous propose de vous faire découvrir mon instrument fétiche, le violoncelle, ainsi que le piano. Avec Hiver, on va vous jouer un morceau, pour que vous voyez à quoi ressemble les deux instruments, puis vous pourrez nous poser toutes les questions que vous voudriez à ce propos. Bien sûr, si d'autres on des instruments à faire découvrir, ils pourront le faire après nous !
Je me suis satisfaite en m'apercevant que de la curiosité s'aperçoit chez les élèves. Ils s'assirent un par un, attendant impatiemment le moment où nous commencerions. Je fis un bref regard confiant vers Hiver qui commença à jouer. Prenant une inspiration discrète mais nécessaire, j'enchaînais la mélodie.
Je ne pense plus au monde autour de moi. Je n'attire mon attention que sur ce que mon amie française joue et sur ce que je dois jouer également. Depuis de nombreuses années, j'ai enregistré en mémoire toutes les notes de cette composition et n'ai de cesse de les reproduire sur mon fidèle violoncelle, à chaque fois que j'y pense et à chaque fois que j'en ai l'occasion. Et lorsque ces instants viennent, j'y mets toute ma passion et ma personne. Mon professeur disait :
M. Strassberger a écrit:Le violoncelle, comme n'importe quel instrument qui existe au monde et avec lequel nous avons le bonheur d'y jouer, en tout temps et en tout lieu, est une partie de l'âme, voire même du corps de son musicien. Il faut savoir faire exprimer cette partie de son corps, sans quoi, la musique (qui, même si elle ne sert à rien) n'a plus d'intérêt. Le musicien qui fait chanter cette partie du corps en bois, en métal, en cuivre ou en peau de bête et un musicien accompli. Et c'est grâce à lui que s'exprime toute la beauté que l'Homme est capable de produire.
Et depuis, je n'ai jamais...au grand jamais cessé de suivre cette optique. C'est, pour moi, une sorte d'humanité que certaines personnes (les artistes) peuvent comprendre. L'art en lui-même est également concerné par ce principe édicté par mon professeur. C'est pour cela que je préfère les longs instrumentaux de Mike Oldfield aux chansons rappées de Prinz Pi**.
Nous sommes en une position harmonieusement parfaite, Hiver et moi. C'est comme si nous étions liées l'une à l'autre, sans avoir la possibilité d'être séparées.
Mais toutes choses a une fin et bientôt, la mélodie s'achève, d'une manière aussi douce qu'elle avait commencé. Et soudain, une magnifique explosion de claquements de mains, de sifflements jovials et de cris de félicitations nous égayent, preuve solennelle et indéfectible de notre réussite. On se croirait presque dans une salle d'opéra, devant une foule bien plus conséquente que celle qui abrite notre club. J'en suis toute émue.
Me levant, je dis à mes "élèves" :
_ Merci...merci à tous ! Mais vous savez, c'est quelque chose que vous, vous pouvez aussi faire ! Je suis là pour ça...nous sommes toutes et tous là pour ça ! Pour exprimer cette partie du corps qui est en nous et qui nous montre à quel point l'Humanité peut produire de merveilleuses choses, pour son bien. Bien sûr, nous n'agirons pas à échelle mondiale... Mais commencer une pratique à titre personnelle peut tout de même rendre heureux n'importe qui parce que...l'art et la musique sont là pour être dévoilés à toutes les personnes possibles ! Et ça...je...je vous remercie de participer à cela !

*Leonard Cohen est décédé le 7 Novembre 2016 alors que l'action de notre RPG se situe début septembre 2016...
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Dim 2 Déc - 2:34
(C'est dans la salle de musique pendant les deux premiers paragraphes seulement maybon xD)

Mise en place de la scène. Zoom, arrêt sur image. Respiration forte, erratique. Autour, une brume épaisse l’enveloppe et le protège jalousement. Derrière lui, le néant. Les neurones qui s’excitent, des grognements d’incompréhension qui montent dans sa gorge. Devant, une nuque pâle ornée de cheveux marron. Sur les bords, une marée de visages plongés dans l’obscurité, dont les yeux liquides le semblent le scruter en silence. Retour sur la nuque. Sans être vraiment mince, elle n’en demeure pas moins délicate et élégante, légèrement musclée. Il connaît cette nuque. La masse mugit doucement autour de lui.

Introduction du second personnage. Il se tourne vers lui sans prévenir, ôtant la nuque de sa vision, et plonge ses yeux dans les siens. La taille moyenne, l’air hargneux et le regard sombre, la rage têtue, ancré dans une domination obstinée et fière malgré ses pupilles fuyantes. Raphaël, Raphaël bien sûr, inimitable en noir et blanc, en noir et vert, colère sombre et mélancolie furtive, et tout le mépris du monde dans un seul regard. Et Alexandre le regarde en retour, il reste sans réaction, il s’affaisse peut-être, il s’effondre un peu sous l’effet inattendu de cette provocation. Comme un chien errant qui rencontre un adversaire ou un chien domestique qui veut montrer qu’il sait mordre, Raphaël s’attaque à celui qu’il connaît et dont il sait la faiblesse, en espérant que l’animosité suffise à masquer les siennes.

Une voix féminine s’éleva, rendant son cours au temps, indifférente aux échanges silencieux qui se jouaient devant elle. Elle parla. Une histoire de chaises. Dehors, Aller dehors avec Raphaël, Raphaël l’enragé. Alexandre n’avait pas envie. Il était obligé. Il s’était infligé ça tout seul, comme un grand, comme toujours. Il ne savait même pas pourquoi il venait à ce club, ce qu’il avait cherché. « Club d’art et de musique ». L’art et la musique, hein ? L’art surtout. Il voyait ça comme une passerelle, un moyen de contact. Une chance, une unique chance, une dernière chance de retrouver l’ancien.

Et il avait envie de joindre celui d’avant, l’Alexandre renfrogné et rêveur, le rebelle passif, dont les belles idées finissaient toujours par se heurter à la soumission. Pourtant il sentait que le temps l’avait doucement transformé en l’autre, l’autre Alexandre, le bel Alexandre, celui qui n’a plus rien d’humain sinon son enveloppe, celui qui a l’âme défigurée et le cœur métallique, celui qui a été programmé pour ne plus rien ressentir. Une statue de cire imperturbable, une poupée muette et mutilée, une conscience pourrissant dans un linceul de chair. En fait, il n’avait même pas l’impression d’être… lui. Il se sentait étrangement illégitime, comme si ce corps et ce visage ne lui appartenaient pas, comme s’il ne les avait jamais connu, il avait la vague impression de se réveiller en étant un autre, un autre, un autre quoi ? Un imposteur ou un cadavre, rien de plus, rien de moins, rien du tout.

Il n’avait pas envie de n’être rien. N’être rien, pour lui, c’était une défaite. Pourtant cela faisait longtemps qu’il n’était rien. Parce que, paradoxalement, il n’avait pas la force d’être quelque chose. Il se trainait, il sentait qu’il disparaissait, mais il avait l’impression d’être trop bas pour remonter, trop loin pour se reprendre. Et puis, il avait voulu rejoindre le club d’art.

Et puis voilà. Et puis ça. Et puis il s’était retrouvé dans les couloirs, à nouveau, à la recherche d’une chaise, coincé derrière Raphaël.

Raphaël. Sa présence silencieuse et nerveuse. Raphaël, dont le corps tendu se mouvait avec difficulté  dans l’obscurité, dont le voile d’assurance n’était pour Alexandre qu’une fumée vaporeuse. C’était lui qui était devant, bien sûr, lui qui menait les recherches, qui s’acharnait sur les poignées de portes puis décidait d’aller chercher ailleurs. Alexandre se contentait de le suivre, comme une ombre, une ombre tordue vaguement inquiétante au pas lent et étouffé.

Ils arrivèrent finalement devant une salle ouverte, dans laquelle Raphaël se hâta d’entrer, l’air perturbé, dérangé par la présence dans son dos.

Alexandre s’y glissa à sa suite.

La salle était longue, obscure, morose. Bordées d’étagères sur lesquelles s’entassaient divers objets. L’atmosphère y était lourde. Au fond, une ampoule grésillant. Il connaissait ce genre de salles, c’était une des nombreuses remises de l’académie, dans lesquelles il avait l’habitude de passer du temps à classer les objets et les cahiers, avec des gestes las et imprécis. Cependant, il n’était jamais vraiment entré dans celle-ci, qui se révélait être la plus glauque de toutes. Et avec Raphaël ici, c’était bien pire.

Et il savait… il savait que cette proximité devenue indécente faisait frissonner l’adolescent, parce qu’elle lui faisait le même effet, elle le troublait, envoyait des ondes de préventions à son cerveau, il avait déjà merdé une fois, il s’était déjà égaré. Et l’obscurité, cette obscurité profonde et étouffante sur laquelle se détachaient les bords des objets empilés là, l’odeur de l’humidité, le son des respirations. Eux deux, eux deux dans une salle sombre et étroite, si proche qu’ils auraient pu se toucher, avoir à nouveau des gestes doux pour l’autre, mais coincés dans une distance obstinée, refusant ne serait-ce que de s’approcher. Et pourtant… pourtant Alexandre en avait envie, il avait juste tellement envie de s’approcher de Raphaël, doucement, sans se presser, lui attraper la paume comme il avait l’habitude de le faire, ou peut-être le chahuter un peu, plaisanter avec lui, échanger quelques mots ou avoir une discussion entière, longue, chaleureuse, animée, maussade, réconfortante, tendre.

Mais rien. Il ne se passait rien. Raphaël l’observait. Alexandre sentait son regard l’effleurer, sans intentions précises, sinon de l’examiner, comme pour reconstituer son image clairement. Lui, il n’avait pas besoin de le regarder, parce qu’il le connaissait trop bien, parce qu’il savait que derrière une musculature et une masculinité neuves et poussées à l’extrême, demeurait son ami, ou du moins celui qui avait été son ami, vulnérable et sensible, tellement, tellement plus intéressant que cette personne étrange qu’il essayait de devenir. Du moins, il l’espérait. Parce que si la dernière chose tangible de son univers avait changé, alors il n’y avait vraiment plus rien à quoi se raccrocher. Or sans rien pour se raccrocher, c’était la chute.

« T’as encore gardé ce truc ? »

Alexandre cligna des yeux, surprit. C’était la première fois qu’il entendait la voix de Raphaël depuis… trop longtemps. Pendant quelques instants, elle le plongea dans une transe agréable, tandis qu’il laissait son accent mélodieux chatouiller ses oreilles et savourait sa stabilité rassurante. Puis il essaya de saisir le sens des mots, et mit quelques instants à comprendre qu’il parlait du collier qui reposait sur son buste, tout simple, un bout de corde fatigué et une minuscule tête de renard, un collier qu’il lui avait lui-même sculpté, des années avant, et qu’il avait toujours porté. Il haussa doucement les épaules. Oui. C’était normal, pour lui, de garder ce truc, tout comme c’était normal de porter sa montre à gousset, tout comme c’était normal de jeter sa large écharpe rouge sur ses épaules. Mais Raphaël ne comprenait peut-être pas le besoin de se rattacher à des objets lorsque le monde s’effondrait, parce que son monde à lui n’avait sûrement jamais été aussi chaotique que le sien. Une émotion étrange commençait à poindre en lui, détestable, indéfinissable. Il était heureux d’entendre à nouveau son « ami » parler. Mais cette conversation… cette conversation lui faisait peur.

« Toujours aussi nostalgique, hein ? Tu peux pas t’empêcher de regarder le passé ? »

Il le dévisageait maintenant d’un air mauvais. Alexandre serra les dents.

« De toute manière, t’es trop faible pour accepter le changement. Comme toujours. Tu resteras toujours aussi nul toute ta vie, c’est ça ? »

Il resta silencieux un court instant.

« Tu fais putain de pitié comme ça. Je sais pas ce qui t’es arrivé depuis, mais tu t’es vraiment mis dans la merde. Boiteux, pas même fichu de dire un putain de mot, de toute manière qu’est-ce que t’aurais à dire ? »

Alexandre ne bougea pas. Ne dit rien. En face, Raphaël semblait dans tous ses états, malgré la façade branlante de calme qu’il parvenait à garder, il sentait qu’il était ravagé à l’intérieur, malmené par des vents contraires. Mais lui, était juste calme. D’un calme froid. Il venait de comprendre. Pour la première fois, il voyait un fossé se dessiner entre eux, celui qui séparait l’espoir de la réalité. Son espoir n’existait plus. Son espoir, Raphaël avait fait comme d’habitude, il l’avait brisé, déchiré, déchiqueté, pour son seul petit plaisir, parce qu’au fond il était aveugle. Aveugle à sa douleur. Aveugle à ses sentiments. Il n’en avait rien à foutre de lui. Il ne voulait pas penser ça, ça le tuait de penser ça, ça tuait tout ce qui était encore vivant en lui, mais les mots bourdonnaient à ses oreilles, emplissaient l’espace en un magma dégoulinant, et il n’arrivait plus à s’en défaire.

« Je n’ai rien à me reprocher, t’as juste tout gâché. Et voilà que tu reviens comme ça, comme si tu voulais pas me lâcher, comme une merde collée à ma basket ! »

Alors c’était ça ? Le coup de poignard final. T’as tout gâché. Oui. Il avait tout gâché. Il l’avait toujours su. Après ça, après ce gâchis dégueulasse, ce bordel qu’il avait foutu, il en avait crevé, des jours et des nuits entières à errer comme un putain de chien, et à ressasser ses conneries, à comprendre qu’il avait tout foutu en l’air, et qu’Alexandre ferait mieux de mourir pour de bon, puisqu’il n’avait plus aucune raison d’exister. Il avait tout gâché, tout, tout, tout, il avait ruiné ses chances, une par une, il avait ruiné sa vie, ruiné celle de Raphaël, ruiné celle de tous les gens qu’il avait aimé, ou du moins de tous ceux qui n’était pas morts en chemin, ouais, quand il gâchait pas des vies il les menait carrément à la mort, et il était tellement lâche qu’il préférait oublier. Oublier. Il avait osé… Il avait osé oublier Chris. Il l’avait tué, puis il l’avait oublié, et lui ne pourrait jamais venir pour lui reprocher.

Pendant quelques instants, leurs deux visages se superposèrent dans son esprit. Raphaël, Chris. Il secoua la tête. Raphaël soutenait son regard. Mais Alexandre ne voyait plus le vert, tout ce qu’il voyait, c’était du rouge. Il ne voulait plus le faire, il ne voulait plus jouer les enfants punis, le coupable asservi. Raphaël pensait qu’il allait s’en tirer. Encore. Il pensait jouer avec lui, le regarder souffrir, jouir de sa victoire, même si lui aussi souffrait, c’était stupide de se battre, se battre pour rien, ça faisait mal, la victoire avait juste un coup amer de sang et de tristesse. Raphaël voulait du sang et de la tristesse. Mais il n’aurait plus ceux d’Alexandre, plus jamais. Il l’avait traité comme de la putain de merde alors qu’il ne lui avait jamais rien fait, alors que la seule chose qu’il demandait, c’était de l’affection et du pardon, alors que comme le rêveur imbécile qu’il avait toujours été, il pensait qu’un jour, ils se réconcilieraient, qu’il pourrait encore se perdre dans ses yeux sans craindre de se noyer dans la haine qu’ils renfermaient désormais. Mais tout ça, c’était fini. Le temps du rêve, le temps de l’oubli, le temps de l’inactivité, ils prenaient tous fin aujourd’hui, ils prenaient tous fin après cette bataille, ils prenaient tous fin avec ce dernier coup de poignard, ils prenaient tous fin devant son cadavre ensanglanté.

Raphaël tourna le dos et parti, tremblant. Alexandre, lui, resta quelques instants immobile. Quelque chose était en train de se passer. Il assistait à la naissance d’un autre lui-même. Pas l’ancien. Pas vraiment le neuf. Juste un hybride répugnant, né d’une poussée de haine, sorti de la chrysalide du déni, gluant, faible, encore à l’état de fœtus, une œuvre inachevée, tremblotant, recroquevillé sur le sol, tout seul dans le noir, tout seul dans le silence. Mais le pire, c’était ses yeux, son regard neuf de nouveau-né, son regard éclairé fixé sur l’adolescent qui renâclait à l’autre bout de la pièce, de beaux yeux d’enfant baignés de haine, comme si tout ne tenait qu’à ce bref instant de lucidité. Un nouvel Alexandre, tellement, tellement plus fragile que le premier, souffrant encore plus qu’avant, perdu, né brisé, boursouflé par les mémoires d’une ancienne vie, et avec une seule chose en tête : rétorquer, cracher le vomi acide de mots qui lui brûlait la gorge.

Confronter Raphaël.

Il s’avança, s’englua dans les profondeurs de l’obscurité, à sa suite. La salle lui semblait maintenant infinie, comme un long couloir sombre. Ses émotions étaient ternes, vides, seule une colère éclatante bourdonnait en lui, une immense tâche d’un rouge vif. La silhouette de l’autre se détachait sur l’obscurité, et pour la première fois il lui apparut tel qu’il était, non pas grand mais petit, minuscule, ignoble, pathétique. Il s’approcha de lui, lentement, jusqu’à le dominer de toute sa hauteur, jusqu’à ce que son ombre obscurcisse le sol sous Raphaël, jusqu’à ce que son souffle effleure sa peau.

« Je t’interdis. »

Juste deux mots. Deux mots durs, qui sonnaient comme des pierres qu’on lance contre le sol.

« Je t’interdis de me dire ça. Tu n’as pas le droit de me dire ça, Raph. »

Il fit une pause. Il avait du mal à parler, du mal à savoir quoi dire, quoi répondre à toutes ces accusations, comment contrer les coups de poignard.

« Qu’est-ce que tu fous, putain ? Qu’est-ce que tu cherches ? C’est la première fois qu’on se parle… depuis. Et tout ce que tu trouves à faire, c’est de me traiter comme une merde. Pourquoi ? Pourquoi, Raph ? Tu te sens mieux quand tu fais ça ? Tu veux prouver quelque chose ? »

Il lâcha échapper un rire nerveux. Ce qu’il racontait… Il n’avait pas envie de le dire.

« Tu as déjà fait tes preuves, ne t’inquiète pas ! T’es un magnifique connard. Mais c’était ton but, apparemment ? C’est ça, que tu veux prouver au monde ? » Il fit un large geste des mains, un grand sourire sur le visage. « Raphaël est un sale con. Raph veut de l’attention. Raph se sent délaissé. Mais tu sais quoi ? Ils lisent à travers toi, Raph. Derrière ta façade de merde, ils voient le petit chien faiblard et dégueulasse qui tremble face au monde. Parce que c’est tout ce que tu es, un petit chien sans personnalité, et qui finira tout seul, non, non, qui es déjà tout seul ! Tu es déjà tout seul, Raphaël, et tu le sais, tu le sens, personne ne veut de toi, personne ne fait attention à ta pauvre petite personne ! Et c’est moi… c’est moi qui aies tout gâché, hein ? »

Il lui attrapa les épaules et le mit face à lui, pour le regarder dans les yeux, pour le transpercer d’un regard gris comme une lame.

« Comment j’ai pu tout gâcher quand toi, tu ne sais même pas ce que tu veux ? »

Quelques secondes passèrent. Raphaël tremblait à nouveau, son corps entier était secoué de frissons, dans lesquels semblaient se mêler la rage et le désarroi. Son regard était brûlant, brûlant de haine, mais Alexandre n’y accorda aucune attention. Il le lâcha simplement, et recula un peu, avant de reprendre d’une voix plus douce.

« J’ai toujours boité, Raphy. C’est juste que t’as toujours été trop con, trop peureux et trop égocentrique pour le voir. C’est juste que t’as jamais été capable de voir les signes, que t’as jamais entendu les appels à l’aide. J’ai pas tout gâché, Raph. C’est peut-être toi qui m’as gâché. En refusant de m’aider. Et maintenant, regarde ça ! »

Il effectua un tour faussement victorieux sur lui-même, en trébuchant légèrement sur sa jambe blessée.

« C’est grâce à toi aussi si j’en suis là aujourd’hui. Si on en est là. J’espère… j’espère que tu en es fier. »

Un long blanc succéda à sa dernière réplique. Raphaël ouvrit et referma furieusement la bouche quelques instants, comme s’il tentait de répliquer, puis finit par abandonner lui aussi, laissant progressivement une sorte de paralysie envahir son visage. Voilà. C’était tout. Ils n’avaient rien fait d’autre que de se lancer des salves d’insultes. Rien n’était réglé. Au final, ils avaient parlé, mais ils ne se connaissaient plus, ils étaient des étrangers l’un pour l’autre.

Et ils n’avaient pourtant déjà plus rien à se dire.

Alexandre sentit un grand vide s’ouvrir dans ses entrailles et se prolonger sous lui, un immense précipice qui menaçait de l’engloutir. Maintenant, il ne restait plus que le silence, le silence abyssal des tréfonds de la mer, le silence après le dernier acte de leur pitoyable petite tragédie. Il contourna l’autre personne présente dans la pièce sans un mot, attrapa la chaise qui se situait derrière lui, et se mit en route vers la porte, laissant les ténèbres s’effacer dans son dos. Il se retourna une dernière fois juste avant de sortir.

« Voilà ce que j’avais à dire. Je pense qu’aucune autre conversation ne sera nécessaire entre nous. » Son visage se fendit d’un sourire triste lorsqu’il quitta définitivement la pièce.

« Salut, Raphaël. »
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Lun 3 Déc - 22:52
Je repars au fond de la réserve, essayant de m'occuper l'esprit avec cette foutue chaise que je cherche. Quelques secondes après, je le sens me suivre, mais pas avec cette maladresse habituelle, non, d'un pas plus... confiant.
« Je t’interdis. »
Je me bloque à ces quelques mots, prononcés d'une manière si dure et froide tels que je ne croyais pas Alexandre capable de le faire.
« Je t’interdis de me dire ça. Tu n’as pas le droit de me dire ça, Raph. »
Raph. Je ne veux plus qu'il m'appelle comme ça, comme si nous étions redevenus des amis proches, s'amusant naïvement sans connaître leur sombre futur. De quel droit se permet-il de me parler ainsi? Il n'a pas à le faire!
Voyant qu'il hésite à parler, je me retourne pour lui cracher du venin, avant qu'il ne me devance.
« Qu’est-ce que tu fous, putain ? Qu’est-ce que tu cherches ? C’est la première fois qu’on se parle… depuis. Et tout ce que tu trouves à faire, c’est de me traiter comme une merde. Pourquoi ? Pourquoi, Raph ? Tu te sens mieux quand tu fais ça ? Tu veux prouver quelque chose ? »
Ses yeux sont remplis de regrets, mais la colère prend peu à peu le dessus. Pourquoi? Pourquoi? Si je veux prouver quelque chose? Il y a un millier de choses que je voudrais prouver au monde entier! Comme... comme que j'ai changé et pas lui. Comme j'ai pu avancer et pas lui. Comme j'ai pu passer à autre chose et pas lui. Comme j'ai préféré fuir contrairement à lui.
Un rire nerveux sortant de sa gorge me sortit de mes pensées, comme prévenant de terribles représailles.
« Tu as déjà fait tes preuves, ne t’inquiète pas ! T’es un magnifique connard. Mais c’était ton but, apparemment ? C’est ça, que tu veux prouver au monde ? » Il fit un large geste des mains, un grand sourire sur le visage. « Raphaël est un sale con. Raph veut de l’attention. Raph se sent délaissé. Mais tu sais quoi ? Ils lisent à travers toi, Raph. Derrière ta façade de merde, ils voient le petit chien faiblard et dégueulasse qui tremble face au monde. Parce que c’est tout ce que tu es, un petit chien sans personnalité, et qui finira tout seul, non, non, qui es déjà tout seul ! Tu es déjà tout seul, Raphaël, et tu le sais, tu le sens, personne ne veut de toi, personne ne fait attention à ta pauvre petite personne ! Et c’est moi… c’est moi qui aies tout gâché, hein ? »
Oui. Oui, c'est lui, ça... ça doit être lui! Et... Non! Non, ils ne me voient pas faible putain, j'ai changé, j'ai changé! Je veux lui hurler tout ça quand il m'attrapa par les épaules, me dominant par sa taille imposante, ses yeux ternes me foudroyant du regard. Inconsciemment, je cherche une trace du regard brun qu'il avait avant, que je connais par coeur.
« Comment j’ai pu tout gâcher quand toi, tu ne sais même pas ce que tu veux ? »
Je tremble. Je tremble encore plus. Putain. Je veux que ça s'arrête. Je veux... fuir, de nouveau? Non, je veux me battre pour ne plus rester seul, pour ne plus être abandonné, pour ne plus être traité comme un chien! Je veux qu'enfin on m'admire et ne plus être la victime! Mais, tout en pensant à cela, des flashs du passés refont surface, montrant une époque passée de manière si cruelle. Non... je ne veux plus penser à ça, c'est fini, c'est fini, par sa faute, il a tout gâché! Mais alors, pourquoi je n'arrive pas à le repousser? A lui crier dessus? A le frapper?
Il me lâche tout en esquissant un sourire triste, s'éloignant de quelques pas de moi dans cette réserve de plus en plus étouffante.
« J’ai toujours boité, Raphy. C’est juste que t’as toujours été trop con, trop peureux et trop égocentrique pour le voir. C’est juste que t’as jamais été capable de voir les signes, que t’as jamais entendu les appels à l’aide. J’ai pas tout gâché, Raph. C’est peut-être toi qui m’as gâché. En refusant de m’aider. Et maintenant, regarde ça ! "
Il esquisse un tour sur lui-même, les bras en l'air, trébuchant au passage, avant de reprendre.
« C’est grâce à toi aussi si j’en suis là aujourd’hui. Si on en est là. J’espère… j’espère que tu en es fier. »
J'ouvre la bouche pour lui répondre avant de la refermer immédiatement, incertain de ce que je pourrai sortir. Désolé? Ta gueule? Je n'en sais rien, devant cet Alexandre que je ne connais pas, je ne sais plus quoi dire. Mon coeur s'accélère et se tord dans tous les sens, je voudrais hurler toute ma haine sur lui plus que sur le monde entier pour m'accuser ainsi, mais j'ai peur qu'il y ait une part d'injustice en faisant cela, comme si j'aurai sur la conscience un acte dont je serai peut-être le coupable, sans que je ne veuille me l'avouer. La colère me rendait aveugle et m'a fait marché jusqu'au précipice du désespoir. Le vide m'envahit, m'entoure, m'obsède, m'enferme dedans. Je ne ressens plus rien pour ce bref moment.
Finalement, l'adolescent bougea pour attraper une chaise que je n'avais pas vu, avant d'ouvrir la porte et de me laisser.
« Voilà ce que j’avais à dire. Je pense qu’aucune autre conversation ne sera nécessaire entre nous.
-...
- Salut, Raphaël. »
Claquement de porte. D'un coup sec. Les ténèbres s'installent rapidement. Les lèvres tremblantes, ma respiration s'accélère de manière irrégulière. Une soudaine chaleur m'envahit et me brûle le corps. Des gouttes de transpiration longent ma nuque. Ma tête tourne dans tous les sens. Je crois que je vais m'évanouir. Vacillant, je m'adresse contre un mur, posant une main dessus, avant de m'asseoir, ramenant mes jambe contre moi et prenant ma tête dans les mains.
"Putain..."
Je ne remarque même pas Porcelaine s'approcher doucement, sentant ses poils caresser ma peau. Je voudrais lui dire de partir, mais n'en n'ai pas la force, un sanglot remontant dans ma gorge. Non, je ne veux pas pleurer. Je ne veux pas pleurer pour lui. Après tout, c'est juste un faible hypocrite, hein? Je n'ai pas à pleurer pour lui, hein? Les mecs ne pleurent pas pour un rien, pas pour des gens qui n'en valent pas la peine. Ma lapine pose sa bouille blanche sur ma jambe, me regardant d'un air triste, mais ne disant rien. Elle n'a jamais su exactement ce qui c'était passé entre nous deux, étant "arrivée" après notre... différent. Je suppose qu'elle en a appris un peu plus aujourd'hui. Je me doute qu'elle veuille des explications, mais elle ne demande rien, se contentant de se blottir un peu plus contre moi pour me réconforter. Je passe une main sur ses poils doux. Des larmes traîtresses remontent à mes yeux.
Pleurs, si tu veux. Il n'y a personne.
Je ne veux pas. Je ne veux pas pleurer. Je n'ai rien à regretter de ma vie d'avant. Pourtant, deux grosses gouttes roulent sur mes joues roses de chérubin. Je les sèche d'un geste rapide, furieux qu'elles soient passées. La voix cassé, je chuchote à mon totem:
"Il faut que j'y retourne, on va se demander où je suis passé...
- Tu peux ne pas y aller, si tu veux.
- Non, il faut que j'y aille."
Je sais qu'Alexandre y sera, mais tant pis. Je dois juste faire... comme s'il n'existait pas. Voilà. L'ignorer. Tout simplement.
Je nettoie le reste des larmes pour ne pas qu'on se doute que j'ai eu un moment de faiblesse et souffle, puis souris. Souris comme j'en ai l'habitude, depuis le début de l'année scolaire, avec les profs, les élèves, tout le monde. Ce masque que je dois coller à ma peau, quoi qu'il en soit. J'ai entrepris quelque chose, et je ne compte pas abandonner. Par peur, peut-être. Mais ça en vaudra la peine.
Je me relève, cherche une autre chaise pendant trente secondes, avant de sortir de la réserve. Il est temps d'y retourner.
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Mer 5 Déc - 20:54
Kapuzcina remercie chaudement les élèves, émue de cette représentation. Je ne le suis pas tout autant qu'elle, mais cela m'a bien fait plaisir. Un claquement de mains interrompt alors mes pensées, des félicitations sans joie ni coeur. Faustine, derrière le groupe d'élèves, nous applaudissant d'un air blasé, l'air de s'ennuyer grandement.
"Ouais, ouais, félicitations et toutes ces conneries, hein? demande-t-elle, sarcastique. Pour deux-trois de notes de classique ou je sais pas quoi? Quelle musique, vraiment!
- Venant de quelqu'un qui n'a aucune culture musicale, je réponds, je doute que cette "critique" soit très pertinente. Mais peut-être voudriez-vous nous faire part de votre expérience en... batterie?"
Elle ouvre la bouche pour répondre puis la referme, surprise de ma réponse, ne s'y attendant sûrement pas, avant qu'elle croise les bras, un sourire de défi sur son visage, bien que peu assurée.
"Ok, pourquoi pas...!"
Elle s'assoit devant la batterie, la dévisageant comme si c'était la première fois qu'elle en voyait une. Les élèves devant elle se dispersent, peu convaincus de la prochaine prestation. Elle frappe de quelques coup de bâtons sur une cymbale, puis s'arrête, puis recommence sur une caisse, avant de s'arrêter à nouveau, son sourire s'étant remplacé par une moue boudeuse.
"Vous n'y arrivez pas?
- Ferme ta gueule Blanche-Neige!"
Un adolescent aux cheveux bruns (*Nils) s'approcha d'elle pour lui donner, dans un élan de charité, quelques conseils. Elle grogne à son approche, mais fait ce qu'il lui dit, et quand une belle note sortit de quelques gestes plus certains sur l'instrument, une expression d'enfant émerveillé ce dessina sur son visage, un grand sourire l'éclairant. Je suis surprise de la voir comme cela, ça doit bien être la première fois qu'elle aborde un visage aussi chaleureux, si l'on oubliait qui elle était pendant un instant, on pourrait la prendre pour une simple adolescente passionnée.
Puis, la seconde d'après, toute expression de gentillesse s'est évaporée, abordant son visage habituel menaçant et peu aimable, me foudroyant du regard.
"Quoi?! Qu'est-ce que t'as à me regarder comme ça?"
Je hausse les épaules en me détournant, ne voulant pas créer une énième dispute entre nous deux. Depuis notre affrontement, elle s'est montrée particulièrement pénible envers moi, mais semblait aussi m'éviter. Et bien, cela ne me pose pas de problème.
Alors que Kapuzcina est occupée avec d'autres élèves pour leur parler de son instrument, je vois la porte s'ouvrir, avec seulement un des deux jeunes hommes revenir. Il s'agit du garçon quelque peu effacé, très grand, à la peau pâle. Il boitille lamentablement avec une chaise sous l'aisselle, mais son regard ne semblait plus aussi vide qu'en arrivant. Je ne saurai exprimée avec exactitude comment il est maintenant, il n'y a pas de mot pour décrire ce mélange de colère, de regret, mais surtout de détermination. Il pose la chaise dans un coin, s'arrête un court instant comme pour reprendre des forces, puis relève la tête pour dévisager l'assemblée, complètement perdu. Il ne semble pas savoir ce qu'il doit faire, étant arrivé en retard. Je me lève de mon tabouret pour venir le voir, sous l'effet de l'empathie. Blizzard me suit au pas.
"Bonjour."
Il pose ses yeux déteints sur moi, surpris que quelqu'un vienne lui adresser. Je me demande s'ils avaient une autre couleur avant.
"J'espère ne pas vous déranger, mais je vous vois quelque peu dérouté. Voudriez-vous que je vous présente le piano? Vous avez raté ma prestation, mais je pense que cela pourrait vous intéresser."
Il ne répond pas de suite, l'air un peu perdu, regard qui se pose sur Blizzard, puis sur moi, nous dévisageant comme deux étranges créatures.
"...Oui."
Cette réponse semblait comme être une question, comme s'il ne savait que répondre. Il reprend d'un air lasse sa chaise pour la poser à côté de mon tabouret. Installée dessus, je commence alors à lui parler de mon instrument fétiche; les bases dans un premier temps, puis des techniques un peu plus poussées, tout en jouant quelques notes de démonstration. Il semble plutôt concentrer à ce que je dis, mais semble se perdre dès que je rentre dans les détails. Je nous octroie une pause dans mes explications, changeant alors de sujet.
"Je suis ravie qu'un piano se trouve à Olympium. Voyez-vous, j'en pratique régulièrement depuis mon plus jeune âge, dans ma demeure, en France. Cela m'aurait manqué de ne plus pouvoir en jouer.
- Vous êtes française? bredouille-t-il dans cette langue."
Je rapproche ma main près de ma bouche pour cacher mon étonnement, avant de lui sourire, agréablement surprise. Je reprends alors dans ma langue natale:
"Oh, oui, absolument! Je ne savais pas qu'un autre français était à Olympium, quelle agréable surprise! Dites-moi, comment avez-vous trouvé cette Académie? Ainsi que vos pouvoirs, comment sont-ils apparus?"
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Dim 9 Déc - 0:33
Je rentre finalement dans la salle, la chaise dans les mains. Le groupe y est plus dispersé, les élèves se sont déjà réparti autour d’un ou plusieurs instruments. En cherchant mes amis du regard, je vois rapidement Alexandre, avec une élève de ma classe. Me faisant dos, il ne me voit pas. Je l’ignore rapidement pour chercher Nils et Piotrek, que je retrouve par deux en train de discuter. Je m’avance vers eux, souriant.
« Yo ! Alors, qu’est-ce que j’ai loupé ? »
Ils me saluent à leur tour en m’expliquant que je n’ai seulement loupé qu’une prestation de musique de la présidente et d’une autre membre -mais quelle prestation ! C’était apparemment pour donner envie aux élèves de s’intéresser au violoncelle et au piano. Des instruments vraiment jolis à entendre, dommage que je l’ai loupée… mais de toute manière, je n’ai pas prévu d’en faire. Je… ne peux pas. Autant jouer de la flûte si je dois me taper la honte.
« C’est cool de te voir ici en tout cas, rajoute Nils. On ne savait pas si tu allais venir.
- Tu veux jouer de quel instrument ? me demande Piotrek. »
Gêné, je me gratte la nuque en esquissant un faible sourire.
« Je sais pas trop en fait… Vous pouvez me conseiller ? »
Nils sourit grandement, heureux de cette opportunité. Piotrek l’ai un peu moins, ce qui me fait paniquer. Qu’est-ce que j’ai fait ? Pourquoi n’est-il pas plus content que ça ? Il n’a pas envie ? Je lui ai fait quelque chose ? Calme-toi ! Il finit par acquiescer, sans plus. Ca ne me rassure pas pour autant.
L’aîné claque dans ses mains, excité de m’apprendre de nouvelles choses.
« Bon ! Qu’est-ce que tu voudrais essayer, en premier ?
- Eh bien… De la batterie, de la guitare électrique… ? »
Pour être franc, ce ne sont pas des instruments qui m’attirent beaucoup. Mais bon. Les yeux de Nils s’illuminent.
« De la guitare ? Parfait ! Pio et moi on en fait, ça sera facile pour nous de t’apprendre ! »
Je remarque en effet derrière eux deux housses de guitare, une en forme de guitare électrique et l’autre classique. Nils va chercher une autre guitare électrique fournit par le lycée, pour me l’apporter. Elle est noire, classique, sans d’autocollant ou autre. Nils sort la sienne, une guitare classique mais que l’on peut brancher pour qu’elle fasse électrique. Piotrek prend aussi la sienne, une guitare électrique flamboyante, qu’il semble tenir comme à la prunelle de ses yeux. Je suis soudainement inquiet en voyant ces deux professionnels devant moi. Comment est-ce que je vais leur paraître, moi qui n’en ai jamais joué ? J’aurai dû m’entraîner chez moi !
J’aperçois alors du coin de l’œil Sandaryam, assise sur une table dans un coin, m’observant. Je déglutis. Voyant que je la regarde à mon tour, elle me fait un petit signe de la main en souriant. Ne pas rougir. Je me demande pourquoi elle ne viendrait pas nous voir, quand elle foudroie du regard Nils. Ah, je comprends. Elle n’a pas envie de se retrouver avec celui qui lui a mis un râteau, question de fierté… Je prends ma respiration en calant la guitare comme il le faut, adressant un sourire confiant à mes amis.
« Ok, alors comment on fait ? »


Après au moins un quart d’heure, je recommence à gratter mes ongles sur les cordes en serrant les dents. Accompagné de mes deux professeurs, je m’efforce à faire de mon mieux. Je veux réussir ! Même si mes doigts me font un mal de chien, et que c’est dur de mémoriser toutes les combinaisons qu’ils m’ont énumérés, je veux réussir… ! Je recommence une nouvelle fois le même enchaînement d’accords, le réussissant un peu mieux que le précédent, puis encore, et c’est encore mieux. Nils, sa propre guitare entre ses jambes, sourit, satisfait.
« Eh bien, on est plutôt des bons profs, hein Pio ? »
Il acquiesce toujours silencieusement, me stressant de plus en plus, mais je n’ose pas demander ce qui ne va pas. Je souris tout de même à la remarque de Nils.
« Et moi, suis-je un bon élève ?
- Ca mérite un 20/20 ! »
J’éclate de rire, suivit par lui, puis par l’autre ado, qui reste toujours un peu en retrait.
« Hey, Raph’, tu sais qu’on voudrait faire un groupe… »
Je m’en souviens, lui et Piotrek avaient parlé d’en monter un, et donc de chercher des volontaires. Ils m’en avaient parlé, mais je n’avais pas osé venir, ne jouant que de la flûte.
« Tu pourrais nous rejoindre, tu sais, tu progresses vites, et avec Piotrek et moi pour t’aider, tu n’auras pas de soucis à te faire. »
Il passe sa main dans ses cheveux, l’air gêné.
« Enfin, si tu veux, bien sûr ! »
Je réfléchis, même si je pense déjà quoi répondre. Je ne suis pas très à l’aise avec cet instrument, mais comme Nils l’a dit, avec eux deux comme professeurs, je ne devrais pas avoir trop de mal. Et puis, je serai avec eux lors des concerts, ça pourrait être drôle… Enfin, tous les regards seront sur moi, on jugera ma performance, mais si j’y mets du sien, ça pourra au contraire m’être bénéfique ! Les gens pourraient être impressionnés, ils pourraient aimer ce que je fais ! Après tout, qui n’aime pas la guitare ?
« Ok, ça me va.
- Super ! Bienvenu dans le groupe ! »
Il me tend son poing, que je frappe avec le mien en souriant. Piotrek croise les bras avec un demi-sourire presque forcé. L’inquiétude revient en force. Ai-je bien fait d’accepter ? Et s’il ne m’accepte pas ?
Mes pensées sont interrompues quand j’aperçois derrière eux Sandaryam, élevant la voix, avec une élève blonde. J’aperçois alors qu’il s’agit de Faustine, grondant près d’elle, agitant sa batte comme si elle allait la frapper, s’énervant contre elle. Mes pupilles se rétrécissent, j’observe la scène, muet. Finalement, sans que je ne sache pourquoi, je me lève et passe devant mes amis d’un pas rapide, Nils me demandant au passage où je vais, et Porcelaine criant télépathiquement de rester, sachant ce que je vais faire. Qu’est-ce que je fabrique ? Je ressens comme le besoin d’aider Sanda. J’ai trop bien vu cette scène, les personnes les plus fortes martyrisant les autres. Mais surtout… C’est Sandaryam. La belle Sanda à la chevelure blonde, avec sa mèche bleue, son sourire charmeur et ses yeux pétillants, ici remplis de rage face à… Faustine. C’est du suicide. J’étouffe cette petite voix me soufflant de m’enfuir. Que feraient les autres ? Eux n’auraient pas peur, bien sûr que non. Ils n’auraient pas peur d’affronter n’importe qui ; c’est eux qui font peur, c’est eux qui se font respecter. Même… même contre elle. La psychopathe pousse violemment Sanda qui vacille en arrière. D’un bond, je la rattrape par le bras, puis l’autre, en passant derrière elle. Je frissonne de gêne en sentant sa peau contre mes mains, puis l’aide à se redresser pour ensuite la lâcher. Elle me regarde avec des yeux médusés, avant que la colère ne revienne, tandis que l’autre blonde arque un sourcil de surprise.
« Qu’est-ce que tu fous, Don Juan ?! crache-t-elle.
- Et vous, qu’est-ce que vous foutez à vous battre ? je réponds dans un élan de courage -ou d’inconscience.
- C’est elle ! rétorque Sanda sur la défensive, en la pointant du menton. En même temps, c’est normal, c’est toujours cette conne qui fout la merde !
- Oh, merci, je prends ce compliment à cœur, ricane Faustine d’un air sarcastique. Surtout venant de la reine des pétasses.
- Qu’est-ce que t’as dit ? Répète un peu pour voir ! »
La « démone » sourit grandement, le sourire qui veut dire qu’elle est prête à en découdre, ses deux mains se posant sur sa batte. Mon amie recule d’un pas, effrayée. Je le suis tout autant, mais il faut que je le fasse. Je ne peux pas la laisser s’en prendre à Sanda. Et puis, je pourrai lui montrer ce que je suis capable, non ? Je m’interpose entre elles deux, serrant les dents devant ce sourire effrayant.
« Qu’est-ce qu’il y a, môssieur le prince charmant ? Tu viens sauver ta princesse des griffes du méchant dragon ?
- Dégage de là, je grogne. »
Je m’avance d’un pas qui se veut assurer devant elle, levant légèrement le menton, étant plus petit qu’elle. La peur me noue le ventre, la peur de l’affronter, mais plus que tout, la peur de me taper la honte devant Sandaryam, et de ne pas réussir à la défendre. Cette peur se mélange à la rage accumulée depuis ce début de journée, avec Alexandre, Piotrek, rage que j’ai besoin d’éclater
« Va foutre ta merde ailleurs, p’tite conne. Si tu veux faire ton intéressante, va te jeter du Golden Gate (pont de San Fransisco) et arrête de nous faire chier, tu manqueras à personne. »
La psychopathe s’arrête nette, ouvrant de grands yeux surpris. Une sueur coule le long de ma nuque, comme si le monde s’était arrêté. Mais qu’est-ce que je raconte ? La panique me gagne de plus en plus, j’ai chaud, je n’en peux plus, mais il faut que je continue de soutenir ce regard, quitte à me planter les ongles dans la peau. L’étonnement sur son visage se mue peu à peu en un sourire, jusqu’à ce qu’elle éclate en un rire cruel dont l’humour me manque.
« Qu’est-ce que tu racontes, gamin ? Que je devrais aller voir ailleurs ? Moi ? »
Elle doit se calmer pour continuer à parler, riant toujours autant.
« Quel merdeux es-tu pour me donner des ordres ? A moi ?! La démone ?! »
Elle s’arrête de rire d’un seul coup, me foudroyant de son regard devenu rouge, prenant je ne sais comment une deuxième forme en clignant simplement des yeux.
« Tu sais, y a deux choses que je déteste dans ce monde. Les faibles, mais surtout, les faibles qui se prennent pour des forts. »
Elle s’approche d’un pas, posant sa main sur mon épaule, me dominant entièrement de toute sa taille, un bien sombre sourire sur son visage.
« Et des fois, il faut remettre les faibles à leur place. Car il n’y a que ça, après tout ; des faibles, des insectes, des vermines, que moi, je peux écrabouiller d’un simple geste. T’es juste… rien ! Rien, tu n’es rien, un rien qui se croit important, mais qui reste un rien. »
Elle ouvre légèrement la bouche, montrant des dents aiguisées dans ma direction, comme si elle regardait un casse-croûte. Je déglutis, tétanisé par la frayeur. Alors que je croyais qu’elle allait se jeter sur moi, elle regarde autour d’elle, puis me lâche et recule d’un pas, regardant l’assemblée d’un air mauvais. Mon épaule me fait mal, mais je pousse son bras pour garder un minimum de dignité. Faustine lâche un rire sans joie, croisant les bras, avant d’esquisser un bref sourire dans ma direction. Elle semble vouloir me dire quelque chose, mais finit par repartir, mettant sa batte de base-ball sur ses épaules. J’expire enfin, comme si j’avais retenu ma respiration pendant un moment. Finalement, sortant de ma tétanise, je me retourne vers Sandaryam. Elle se pince la lèvre inférieure, baissant le regard, avant de le monter vers le mien.
« Merci.
- Pas de quoi. »
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Salle de musique Empty Re: Salle de musique

Dim 9 Déc - 22:59
Maintenant, il était nu.

Il l’avait compris en entrant dans la salle, qui grouillait de monde et de bruit, en s’enfonçant dans ses entrailles bruyantes et colorées.

Il n’avait plus rien. Il s’était débarrassé de toutes les couches de crasse qu’il avait accumulées au cours de sa vie, autant de couches de protection qui l’empêchaient d’entrer en contact avec le monde réel. Maintenant il était neuf, neuf et vulnérable. Plus rien ne l’empêchait de voir, d’entendre, de ressentir, il pouvait à nouveau toucher les sons et goûter les couleurs. Mais ça lui faisait mal. Tout, absolument tout était une agression, ça lui rongeait le cerveau, l’irritait au plus haut point, il détestait les entendre et les voir clairement, il détestait penser clairement, avoir à refouler sans cesse les images parasites qui s’insinuaient doucement dans sa conscience. Regarde nous Alexandre, regarde, regarde ce que tu as fait, regarde ce que tu étais, ce que tu es, penses-tu vraiment que tu arriveras à devenir différent, à devenir quelqu’un de bien, quelqu’un de méritant, penses-tu vraiment qu’un jour ils s’inclineront devant toi, devant ce que tu feras, ce que tu as bâti ? tu ne peux rien bâtir, tu es trop brisé pour ça, tes bases sont cassées, rien ne pousse sur des terres infertiles, car voilà ce que tu es, des kilomètres de landes stériles, asséchées, de terres battues à n’en plus pouvoir produire, tu n’en peux plus, tu pourrais abandonner mais il n’y a rien à abandonner, tu n’as aucun but, aucune envie, pourquoi vivre encore cela n’a pas d’intérêt

Il était malheureux, il était putain de malheureux, il recommençait et déjà un poids immense l’écrasait et l’enfonçait cruellement dans la terre, il était malheureux parce qu’il n’avait aucune envie de dire ce qu’il avait dit à Raphaël, il n’avait aucune envie de lui faire mal, de rompre tout lien avec lui, et pourtant, pourtant l’espace d’un instant ça lui avait paru nécessaire, pendant un instant il avait pris un immense plaisir à lui faire du mal, juste avant d’être à nouveau réduit en bouillie par le poids de la culpabilité.

Il se faufilait à travers les autres, sa peau brûlait à leur contact, à leur regard, leur voix, leur présence seule, il essayait d’y échapper quand il se rendit compte qu’il n’allait nulle part. Il s’arrêta alors au milieu de la pièce, abruti, probablement comique avec cette damnée chaise sous l’épaule, à regarder autour de lui, guettant quelque chose, un signe, une aide.

C’était à ce moment-là qu’elle était venue vers lui.

Elle lui apparut calme et éthérée, comme la fille aux rollers, une apparition divine qui allait évidemment l’aider à trouver un but. Plus petite que lui évidemment, mais lui paraissant si impressionnante dans ses parures riches, la peau très pâle, la taille très fine, une enfant fragile au regard froid, enveloppée dans une robe au tissu précieux qui aurait été ridicule sur n’importe qui d’autre, dans les tons bleus et blancs, très agréable à regarder, très étrange aussi, détonnant au milieu de tous ces élèves vêtus simplement de jeans et t-shirts. Elle semblait sortie d’un conte de fée, une créature de temps anciens, et Alexandre se surprit à dater ses vêtements : XVIIIe, probablement. Il était impressionné, intimidé même, par cet être fragile au cou paré de nombreux bijoux, cet être absolument magnifique, absolument enviable, duquel émanait une richesse insolente, dont les yeux semblaient deux pierres précieuses brillant au milieu de la neige.

Elle s’arrêta tranquillement devant lui. De sa hauteur, elle était vraiment très, très petite, pourtant il avait l’impression diffuse qu’elle le dominait sur tous les plans, l’impression qu’il ressentait toujours avec les gens de son rang et de sa prestance. Et plus il la regardait, plus il examinait ses mimiques et ses parures, plus une autre image s’incrustait lentement sur sa rétine, refusant de s’en aller.

« Bonjour. »

Elle parlait d’une voix très douce, très féminine, mais audible et agréable.

« J'espère ne pas vous déranger, mais je vous vois quelque peu dérouté. Voudriez-vous que je vous présente le piano? Vous avez raté ma prestation, mais je pense que cela pourrait vous intéresser.>>

Putain, la richesse suintait même dans ses paroles. Il se tut, un peu anxieux. Il se sentait horriblement inférieur, il aurait forcément l’air stupide en lui parlant. Il était un temps où il maitrisait les mots, ou il les aimait et les chérissait, s’amusait avec. Mais ce temps, il avait été tué, comme tout le reste, balayé en deux ans d’un noir profond, deux ans de nuit, ou toutes les phrases ne lui semblaient être qu’un charabia désorganisé, ou les lettres se mélangeaient sans rien former d’autre qu’une suite de caractères infinie, incompréhensible. Ça faisait deux ans qu’il ne savait plus parler, qu’il ne savait plus écrire. Il scruta le visage de la princesse miniature, puis ses yeux rencontrèrent – non sans un frisson – ceux de l’immense tigre blanc qui le fixait calmement, collé aux jambes de sa maîtresse. Il finit par marmonner un oui rapide et hésitant, puis lui emboîta le pas jusqu’à l’imposant instrument.

Un piano. Rien que ça. Un piano à queue, sombre et reluisant, parsemé de touches blanches et lisses. Il se retint de les caresser, ne voulant pas donner mauvaise impression. Pourtant une immense boule d’angoisse commençait à prendre forme dans ses entrailles au vu de l’instrument. Un piano. Merde. Il avait déjà essayé de jouer du piano, il le savait. Mais il était mauvais, incroyablement mauvais, et maladroit avec les touches. Tu es plus agile avec un pinceau. Cette remarque. Dite sur un ton doux, légèrement rieur, pudique, effrayée de sortir de son sérieux habituel. La boule augmentait, creusait un trou entre ses côtes. Un piano. Lui ne jouait pas du piano. C’est un peu cliché comme instrument, non ? Cette fois-ci, c’était Alexandre qui avait ri, franchement, en entendant son accent ridicule. Lui avait souri, timidement. Il retint un halètement.

A côté de lui, la jeune fille – c’était vraiment étrange de l’appeler comme ça – lui apprenait des choses sur l’instrument. Elle parlait calmement, d’un ton assuré. Il se raccrocha à son flot de paroles doux et calme, qui serpentait agréablement à travers la salle. Au début, il comprenait bien, les bases de l’instrument, les notes, quelques précisions, accompagnées de notes pour démontrer ce qu’elle avançait. Il s’intéressait, c’était simple à comprendre : cet apprentissage, il l’avait déjà fait. Il le savait. Mais il était avide, avide des connaissances que cette fille qu’il ne connaissait même pas pouvait lui apporter, aussi minimes soient-elles. Il suivit donc, silencieux, studieux, passionné, pendu à ses lèvres et à ses paroles, jusqu’à ce qu’elle s’avance sur un terrain plus technique. Dès lors, il lui opposa simplement un visage perplexe. Il n’avait jamais rien compris aux termes techniques, et il ne commencerait clairement pas aujourd’hui. Voyant son regard perdu, elle changea lestement de position sur sa chaise, s’orientant un peu plus vers lui, et entama une nouvelle conversation.

« Je suis ravie qu'un piano se trouve à Olympium. Voyez-vous, j'en pratique régulièrement depuis mon plus jeune âge, dans ma demeure, en France. »

Le cœur d’Alexandre manqua un battement au mot « France » et il rata le reste de la réplique. La France. Penser à cet endroit lui évoquait tellement, tellement de souvenirs qu’il ne savait même pas comment classer, une tempête de sentiments contradictoires. Il avait l’impression de chuter de très haut, la nausée, envie de dégueuler, mais envie de pleurer aussi, de rire comme un idiot, de secouer frénétiquement la tête ou de hurler. Après le bordel avec Raphaël, c’était trop, il le supportait mal. Il déglutit, commença à chercher ses mots. Il était sûr de pouvoir le faire.

« Vous êtes française? » Finit-il par bredouiller dans cette langue.

C’était atroce, il avait l’impression de la massacrer, ses mots s’entrechoquaient entre eux et son accent était ignoble. Mais il l’avait fait. Il savait encore parler français.

La jeune fille en face de lui rapprocha sa main de sa bouche dans une mimique délicate puis lui offrit un sourire mince mais réellement satisfait, avant de reprendre :

"Oh, oui, absolument! Je ne savais pas qu'un autre français était à Olympium, quelle agréable surprise! Dites-moi, comment avez-vous trouvé cette Académie? Ainsi que vos pouvoirs, comment sont-ils apparus?"

Alexandre écarquilla les yeux et la fixa quelques instants. Il pesait ses mots, surprit par cette avalanche de questions. Il lui semblait qu’il venait tout juste de réellement retrouver la parole, et il était dur de répondre à tout ça en même temps, surtout avec la vérité qui se cachait derrière. Il détestait mentir, il détestait lui mentir à elle tout particulièrement, il avait l’impression que son regard froid saurait détecter ses mensonges, mais il ne pouvait tout simplement pas faire autrement, parce que la vérité était trop sordide pour qu’il puisse l’extérioriser, pour qu’il puisse seulement y penser.

« Je… je ne suis pas vraiment français, finit-il par commencer, hésitant. J’ai simplement eut l’occasion de visiter ce pays, quelques fois. Et ma mère est française, aussi. S’empressa-t-il d’ajouter devant l’air incrédule de la jeune fille.
_ Vous avez appris une langue aussi complexe que le français en seulement quelques visites ?
_ Ma mère… ma mère me parlait très souvent en français »

Il se mordit la lèvre, s’arrachant quelques peaux mortes au passage. C’était un demi-mensonge. Tout ce qu’il lui restait de sa mère, c’était des bribes de souvenirs dans lesquels elle le tançait en anglais. Mais son interlocutrice prit le partit de se satisfaire de sa réponse.

« Qu’en est-il pour mes autres questions ? reprit-elle, l’air sincèrement intéressée.
_ Mes pouvoirs sont apparus… tardivement. Alors, ma mère m’a envoyé à l’académie. C’est aussi simple que ça. » Lâcha-t-il avec un vague rire stressé.

L’autre hocha la tête tout en posant sur lui un regard indéchiffrable. Un long silence s’ensuivit, durant lequel ils furent distraits quelques instants par des bruits de dispute leur parvenant du fond de la salle. La jeune fille eut une vague moue.

« Je trouve fort regrettable que les élèves ressentent le besoin de se disputer. Ne serait-il pas infiniment plus simple pour nous tous de vivre en harmonie ?
_ Je ne sais pas si l’harmonie est vraiment possible.
_ Je vous assure qu’elle l’est. Assura la fille d’un ton professoral. Si vous pensez que le monde ne peut être harmonieux, peut-être est-ce que vous n’êtes pas en accord avec vous-même. Y’a-t-il une chose dont le contrôle vous échappe ?
_ Je vais être honnête avec vous : un peu tout » lança Alexandre avec un petit rire. Pour la première fois, ce dernier était presque sincère. Il prenait un certain plaisir à converser en français avec cette jeune fille, un peu terni par le fait qu’elle semble le prendre en pitié, un peu trop à son goût. Cette dernière le regarda avec gentillesse.

« Vous savez, si il y a une chose à laquelle j’aspire, c’est bien d’aider les autres à trouver leur voie. Peut-être y’a-t-il un domaine dans lequel je peux vous aider à retrouver la paix ? » Murmura-t-elle, l’air exaltée à l’idée d’aider son prochain.

Alexandre hésita. D’un côté, il n’aimait pas être prit en pitié, cela le renvoyait à l’image qu’il avait de lui-même et dont il voulait à tout prix se débarrasser, celle d’un être gémissant et pathétique qui vivait au dépens des autres. Et puis de l’autre… elle avait raison. Il était perdu, il avait besoin d’aide, il ne pouvait pas simplement continuer à refuser. Et ça lui faisait un bien fou qu’on s’occupe de lui, qu’on fasse quelque chose, que quelqu’un lui accorde de l’attention. Il n’avait plus Raphaël. Il n’avait plus rien. Il était seul, seul dans l’univers, et cette jeune femme aux allures de petite fille lui tendait sa main dans le noir, pour l’aider à se relever. Alors, pourquoi ne pas la saisir ?

« Eh bien, il est vrai que j’ai un peu de mal à maîtriser mon pouvoir… Un peu d’aide serait la bienve… »

Il fut interrompu par une montée de cris dans le fond de la salle, qui les fit se retourner, son interlocutrice et lui.

Ils étaient trois. Deux jeunes filles blondes, dont il ne réussissait qu’à identifier la plus connue d’entre elles, Faustine, avec qui il avait eu une altercation le jour de la course d’orientation. Étrangement, cette fois-ci, il ne frissonna pas en la voyant. Elle incarnait le mal, et il commençait doucement à se souvenir que le mal, il l’avait côtoyé de très près. Ce qui faisait peur chez elle, c’était juste ce côté surnaturel, bizarrement inhumain, qui la plaçait aux limites du connu, à la frontière entre réel et imaginaire. Mais n’était-ce pas là le cas de toute l’académie ? Ne nageaient-ils tous pas en plein délire, ici, dans un endroit où ils devaient apprendre à maîtriser leurs pouvoirs ? Il avait toujours peur, mais bien moins qu’avant. Et ça lui faisait bizarre.

C’est uniquement lorsqu’il aperçut le troisième belligérant qu’un spasme secoua son dos. Raphaël, c’était ce putain de Raphaël qui jouait encore au mâle, qui voulait protéger sa princesse. Il voulut détourner le regard. Il n’en avait plus rien à foutre, non ? Raphaël pouvait bien se faire tailler en pièces, ça ne le concernait plus. Et pourtant, il avait horriblement peur pour lui, il le trouvait franchement stupide, inconscient, suicidaire même, de s’attaquer ainsi à plus fort que soi. De là où il se trouvait, il n’entendait pas clairement le conflit, cependant il comprenait l’essentiel. L’adolescent belliqueux s’était interposé, puis avait jeté quelques insultes à la figure de Faustine, avant d’être pris à parti par cette dernière. Alexandre plissa les yeux. Il était vraiment inquiet, de voir cette femme dominer son ami de toute sa taille, et de voir ce dernier persister dans sa connerie, courir à toutes jambes vers un sort peu enviable. Il sentit sa compagne se tendre à ses côtés, elle semblait prête à intervenir à n’importe quel moment. Lorsque la querelle prit fin et que la démone sortit nonchalamment du club, il surprit un échange de regard entre les deux jeunes femmes, un échange agressif et électrique. Elle finit par se retourner, l’air à la fois exaspérée, dégoûtée et profondément déçue.

« Vous n’aimez pas le désordre, je me trompe ? »

La fille fronça légèrement les sourcils, le regard sombre, et finit par lâcher.

« Non, en effet. Le désordre ne devrait en aucun cas régner sur cette terre. De plus, ce n’est pas la première fois que cette élève tente de semer le chaos. Il faudra y remédier. » Ses yeux s’éclairèrent à nouveau lorsqu’elle reprit : « Mais revenons à notre conversation antérieure, voulez-vous ? Je serais ravie de vous aider avec votre pouvoir, si cela peut vous contribuer à vous ramener à un état de paix intérieure.
_ Merci… merci beaucoup pour votre aide.
_ Tout le plaisir est pour moi. »

Ils revinrent à nouveau à leur silence calme et agréable, qu’Alexandre rompit au bout de quelques minutes.

« Au fait, vous ne m’avez toujours pas dit votre prénom. »

La jeune fille sursauta et porta de nouveau la main à son visage, les yeux écarquillés, l’air sincèrement confus.

« Vous avez tout à fait raison ! Comment ai-je pu oublier ? Excusez-moi de cette impolitesse… Je me nomme Hactah, Hiver Hactah, mais vous pouvez m’appeler Hiver. Et vous ? Il me semble que vous ne vous êtes pas présenté non plus.
_ Alexandre. Alexandre Dombrelat. » Finit-il par ajouter après une hésitation.
« Je suis ravie de vous rencontrer, Alexandre. C’est un plaisir de converser avec vous. Maintenant, si vous le voulez bien, nous pourrions retourner à nos leçons de piano ? Qu’en dites-vous ?
_ Avec grand plaisir. »
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Mar 11 Déc - 11:57
Piotrek XIII

Après la parfaite représentation de Kapuzcina et de Hiver, les deux jeunes hommes (dont Raphaël) étaient revenus de leur recherche de chaises. Ce que je trouve curieux, c'est qu'ils ont mis du temps...plus que je ne l'aurais cru. Bah ! C'est normal, après tout... Ils ne peuvent pas forcément connaître l'Académie sur le bout des doigts... Mais avant que Raphy ne nous rejoigne, Nils et moi discutions et commentions l'interprétation que l'on a entendu, en plus de ce que Kapuzcina avait dit sur l'art. Son petit discours m'avait quelque peu stupéfait et j'avais besoin d'en parler à Nils, qui, lui-même, voulait parler avec moi sur ce point.
C'est à ce moment que Raphaël arriva :
_ Yo ! Alors, qu’est-ce que j’ai loupé ?
Nils et moi le saluâmes.
_ Tu n'as seulement loupé qu’une prestation de musique de la présidente et d’une autre membre. Mais quelle prestation c'était ! En fait, elles avaient joué pour montrer ce que l'on pouvait faire dans ce club, en ce qui concerne la musique. C’est cool de te voir ici en tout cas. On ne savait pas si tu allais venir.
Je lui demandais alors, naturellement :
_ Tu veux jouer de quel instrument ?
Hésitant, Raphy répondit :
_ Je sais pas trop en fait… Vous pouvez me conseiller ?
Je m'aperçois que Nils est assez enthousiaste quant à la déclaration de son ami. Son sourire se voit très facilement. Moi, j'approuve volontiers sa demande et m'efforce à sourire, grisé par son attitude avec Martha, que je ne digère toujours pas.
"On en parlera après le club..."
_ Bon ! Qu’est-ce que tu voudrais essayer, en premier ? Enchaîne Nils.
_ Eh bien… De la batterie, de la guitare électrique ? Hésite-t-il encore.
_ De la guitare ? Parfait ! Pio et moi on en fait, ça sera facile pour nous de t’apprendre !
Je tente vainement de me montrer content du choix de Raphaël.
"Bon...essayons d'être agréable avec lui...

Nous nous entraînâmes durant un quart d’heure et Raphy semble effectivement bien se débrouiller... Je suis heureux pour lui de voir qu'il progresse mais ma satisfaction intérieure ne veut pas rester. Il faut savoir que j'ai peut-être un énervement envers Raphaël mais des fois, j'ai envie d'essayer de passer à autre chose, ce qui n'est pas chose simple, vu que je garde toujours cette mauvaise vision de celui qui est mon ami. Ce qui est curieux, c'est que mon caractère reste, certes, le même (que je sois Leszlina ou Piotrek) mais ma considération envers Raphaël est strictement différente de l'un à l'autre, comme si Leszlina et moi étions...séparés malgré notre lien fort. Comme si j'adoptais l'état d'esprit d'une autre personne en changeant de sexe... Sans doute parce que le moi féminin aurait tendance à penser comme ça... Pourquoi pas après tout. Et puis cela ne sert à rien de cogiter sans cesse et sans arrêt là-dessus, ça ne sert à rien d'autre qu'à me faire tourner la tête. Il y a des fois où je ne me comprends pas.
Nils m'adressa :
_ Eh bien, on est plutôt des bons profs, hein Pio ?
Je consentis sans mot dire et retourna de fait à un petit air de Mike Oldfield que j'aime toujours interpréter à la guitare. Il faut dire qu'il a beaucoup joué de guitare électrique, cet homme !
_ Et moi, suis-je un bon élève ? Questionna Raphaël, assez enthousiaste.
_ Ça mérite un 20/20 !
Ils se mirent à rire. Je les rejoignis même si je riais un peu moins qu'eux. Le problème, dans ma mise en retrait volontaire, c'est que Nils n'apprécierait peut-être pas mon comportement... Je chassas cette pensée de mon esprit et entendit mon ami :
_ Hey, Raph’, tu sais qu’on voudrait faire un groupe...
Il poursuivit sa proposition :
_ Tu pourrais nous rejoindre, tu sais, tu progresses vites, et avec Piotrek et moi pour t’aider, tu n’auras pas de soucis à te faire.
Paraissant gêné, il rajouta, avec empressement :
_ Enfin, si tu veux, bien sûr !
Il répondit, après quelques instants de réflexion :
_ Ok, ça me va.
_ Super ! Bienvenue dans le groupe ! »
Nils et Raphaël se frappèrent les points... Ils "checkèrent", si je ne me trompe pas. Je me contentais de croiser les bras, me forçant une nouvelle fois à sourire.
"Piotrek ! Arrête donc de faire ton rancunier ! Ça ne sert strictement à rien d'autre qu'à faire du mal à Raphaël ! Peut-être ne sait-il pas pourquoi tu lui fais ça !! Réfléchis-donc !!"
"Sans doute, Lolek, mais je veux lui faire comprendre que..."

Mon dialogue télépathique fut stoppé net par un bruit de dispute.
Sandaryam était en prise avec Faustine, qui faisait mouvoir son arme d'énervement. Bon sang, mais qu'est-ce que cette psychopathe sans cœur a-t-elle encore fait ? Bien que je n'éprouve aucune sympathie pour la fille du directeur, cette fois, j'en serais presque quitte pour la défendre mais mon appréhension répulsive pour la haine de celle que l'on appelle communément La Démone de San Francisco m'empêche de vouloir exécuter le moindre mouvement. Je me suis juste dressé sur mes pieds mais ne fait que regarder ce qu'il se passe. C'est très mal vu d'observer sans rien faire mais comment agire avec un interlocuteur tel que Faustine ??
Soudain, je vis Raphaël se lever et ignorer la question de Nils. Il se dirige rapidement vers les deux personnes. Sans trop y croire, je lui adresse télépathiquement, même si cela ne marche qu'entre les totems et leurs maîtres :
"Non Raph' !! Ne fais pas ça !!"
Tout effort est vain. Ni rien ni personne n'empêchera ce qui va se passer. Faustine poussa rudement Sandaryam qui tombant en arrière, fut rattrapée in extremis par mon ami. La psychopathe répondit à cette intervention :
_ Qu’est-ce que tu fous, Don Juan ?! crache-t-elle.
_ Et vous, qu’est-ce que vous foutez à vous battre ?
_ C’est elle ! rétorque Sanda sur la défensive, en la pointant du menton. En même temps, c’est normal, c’est toujours cette conne qui fout la merde !
_ Oh, merci, je prends ce compliment à cœur. Surtout venant de la reine des pétasses. Ricane ironiquement l'américaine démoniaque.
Hum... même si je suis un peu d'accord avec Faustine, sa manière de faire m'insupporte. On n'a pas à dire ce genre de choses devant les personnes concernées. Raphaël part au quart de tour :
_ Qu’est-ce que t’as dit ? Répète un peu pour voir !
S’interposant entre les deux gamines, mon ami fit face à l'insoupçonnée Faustine, qui lui renvoya une pique :
_ Qu’est-ce qu’il y a, môssieur le prince charmant ? Tu viens sauver ta princesse des griffes du méchant dragon ?
Cela n'a pas l'air d'ébranler Raphaël d'un seul instant, qui réplique :
_ Dégage de là !
Il reprit :
_ Va foutre ta merde ailleurs, p’tite conne. Si tu veux faire ton intéressante, va te jeter du Golden Gate et arrête de nous faire chier, tu manqueras à personne.
Faustine éclata de rire :
_ Qu’est-ce que tu racontes, gamin ? Que je devrais aller voir ailleurs ? Moi ? Quel merdeux es-tu pour me donner des ordres ? A moi ?! La démone ?! Tu sais, y a deux choses que je déteste dans ce monde. Les faibles, mais surtout, les faibles qui se prennent pour des forts. Et des fois, il faut remettre les faibles à leur place. Car il n’y a que ça, après tout ; des faibles, des insectes, des vermines, que moi, je peux écrabouiller d’un simple geste. T’es juste… rien ! Rien, tu n’es rien, un rien qui se croit important, mais qui reste un rien.
Entendant cette parole, je me rappelais soudainement des pensées de ceux qui avaient envahi la Pologne, mon cher pays adoré, un certain 1er Septembre 1939... Les Nazis ! Eux qui affirmaient avec véhémence qu'à l'image d'un lapin et d'un renard, ce sont les plus forts qui doivent écraser les faibles, le renard qui doit manger le lapin. Et les lapins...c'étaient nous. Tout les croyants, les Juifs, les Chrétiens, les Musulmans, les Tziganes... Et mon pays avait été la nation où près de 3 millions de personnes avaient trouvé la mort... Mon pays avait été le lieu d'exécution de tout ces innocents, toutes ces victimes. Et cela, j'en faisais régulièrement des cauchemars, il y a de cela 6 à 7 ans. Mon arrivée à Olympium correspondait à la fin de cette période de cauchemars. Je les avais oublié... Faudra-t-il, tel un traumatisme, que ces mauvais rêve ne me reviennent ? Tout cela, tout ce massacre, c'était dû à un fils de chien de raciste qui prônait la race pure. Ma Pologne a souffert à cause de lui !
Rendu mal à l'aise par ces affreuses pensées, je dû me tenir sur une chaise pour ne pas vaciller.
Dzięki Bogu*, cet affrontement touche à sa fin. Faustine ne fit que rire sombrement et quitta Raphaël. J'ai trouvé que l'intervention de mon ami était très louable et très digne de sa part. Défendre une fille, en l'occurrence, Sandaryam, est un acte doué de toutes les bonnes initiatives possibles et imaginables. C'est le propre de l'homme de devoir protéger celle qu'il aime, même si certains n'aiment pas forcément la bien-aimée, et dans ce cas-là, moi.
Non seulement, cet événement a certainement dû replacer Raphaël dans l'estime de Sandaryam, si ce n'était pas encore fait, mais il est aussi revenu dans le mien. Tout l'agacement que j'éprouvais envers celui qui est redevenu mon ami s'est mystérieusement envolé et je me tiens certes prêt à discuter avec lui mais cela, dans la plus grande sympathie qu'il m'ait été donné d'avoir avec lui. Il revint vers nous après avoir brièvement échangé avec la fille du directeur. Nils s'exprima :
_ Mec, t'as été fou de vouloir t'opposer à Faustine ! Par contre, défendre Sanda'...c'est juste énorme ! Bien joué, Raph' !
_ Je n'en reviens pas que tu ais eu le courage de le faire ! Je ne te pensais pas comme ça ! Lui dis-je.
_ Merci, les gars...mais...je supporte pas qu'on s'en prenne à ma copine, quoi...
_ C'est tout à fait normal ! Franchement, tu as super bien réagi ! Ajoutais-je.
_ Bon ! On s'y remet ? Enjoignit Nils.
_ Ouais... Répondit Raphaël
Je lançais alors :
_ Pas de problème ! Juste, j'aimerais parler avec Raph'...juste pas longtemps. Mais seul à seul, si tu veux bien, Nils.
_ Hum, je vois ! Je vous laisse faire.
Raphaël, un peu étonné, me suivit. Nous allâmes dans un coin de la salle et je commençais à lui dire :
_ Bon, écoute, Raphaël. Tout d'abord, je m'excuses de t'avoir paru renfermé avec toi, tout à l'heure...
_ Mais pourquoi t'étais comme ça, tout à l'heure ? Me demanda-t-il.
_ Justement, je vais en venir. La semaine dernière, tu te rappelles de l'entraînement dans la forêt ?
_ Euh...ouais.
_ Tu as vu ma sœur ou pas ?
_ Ben...de loin, avec Nils. Sinon, je ne lui ai pas parlé de toute la semaine. Après, elle semblait distante, ça n'arrangeait forcément pas une discussion avec elle. Tu sais pourquoi ?
_ Hum... Autant te l'avouer tout net, Raph', elle t'a vu avec Sandaryam avant l'entraînement. Et...elle qui désirait plus que tout te rencontrer et te parler, après avoir entendu ce que j'avais dit de bien de toi, Leszlina a été affreusement déçu... Parce qu'elle a également aperçue ton comportement avec...Martha, je crois ? Enfin bref, une petite fille qui était la partenaire de Sandaryam. En réalité, elle ne s'attendait pas à te voir de cette manière.
_ Oh merde ! Mais je savais pas ! Elle t'a dit quoi ?
_ Elle m'a fait une scène pas possible du genre : "Ton Raphaël traîne avec une gamine-pétasse ! Il manque de respect à une toute jeune fille qui ne mérite pas ça et qui justement, n'arrive pas à s'affirmer..." Enfin, bref ! Je te passe les détails, si tu veux bien. Et j'avoue que lorsqu'elle m'a raconté ça...ben j'ai eu une vision différente de toi. Je n'avais pas voulu la croire mais...ça m'a refroidit un peu envers toi, si j'ose dire.
_ C'est pour ça que tu me faisais la gueule tout à l'heure ?
_ Pour être franc...oui. Mais j'en suis un peu honteux, maintenant. Ton intervention contre Faustine m'a remis dans ton estime, mieux que je ne l'aurais cru. Tu le sais, même si je n'aime pas Sandaryam, et bien je trouve que tu as parfaitement bien agi. Le seul problème, c'est que je ne comprends pas pourquoi tu t'es comporté comme ça avec Martha. Mais bon, je considère que tu es comme ça et que ni moi, ni ma sœur ni personne ne te changera. Moi, je pense que tu t'adaptes à tout le monde, comme m'a dit Lolek, et je le remercie de m'avoir convaincu sur ce point.
Je fis un clin d'œil à mon totem qui me le renvoya. Je repris :
_ Et pour moi, c'est normal que tu ais été comme ça. Ce n'est pas dramatique en soi mais attends toi à ce que ma sœur ne t'apprécie pas !
_ Ha ha, je vois ça. Bon...on retourne vers Nils ?
_ Yes ! Ah, au fait ! Je suis très enthousiaste de t'accueillir dans notre groupe. Tu vas voir, ce sera super bien, nous trois ! Et je pense que tu pourrais même tenter la flûte, si tu veux !
_ Ah ouais...enfin, je verrais !
_ Oui oui, bien sûr ! Je ne t'oblige en rien !
Nous nous dirigeâmes vers Nils mais nous fûmes assez surpris de le voir discuter avec une autre personne. Une fille, très exactement. Une fille de petite taille, aux cheveux bruns d'une longueur telle qu'ils lui atteignaient les hanches avec des lunettes rectangulaires.
_ Tu sais qui c'est, elle ? Me demanda Raphaël.
_ Euh...attends je crois que c'est...Venderchose, là. Au nom de famille compliqué et qui avait été appelé en dernière à l'entraînement en forêt parce qu'on l'avait oublié.
_ Comment tu sais ça ?
Cholera!** J'étais Leszlina quand ça s'est passé ! Je m'empresse de lui dire :
_ Ah ! Oh ! Euh...c'est ma sœur qui me l'a dit.
_ Ah d'accord...
Une fois que nous eûmes rejoints Nils, celui-ci se tourna vers nous et nous dit :
_ Raph', Pio', j'vous présente Apollina Venderckechkov, qui est en Terminale S. Tout juste après que vous soyez partis, elle est venue me voir pour me demander si elle pouvait occuper la place de la batterie au sein de notre groupe, ce que j'ai accepté avec joie !
J'étais très content de voir qu'en peu de temps, nous passions de 2 à 4 membres. La batterie est d'ailleurs importante dans un groupe ! On n'en forme pas un sans passer par les percussions.
_ Salut, Apollina ! Bienvenue dans le groupe ! Fit Raphaël. Je sens qu'on va jouer de la bonne musique ensemble !
_ Je pense de même ! Je suis heureux de t'accueillir !
_ C'est une joie pour moi de jouer avec vous ! Répondit-elle, dans un anglais hésitant, mais arborant un accent qui m'apparut très familier.
Je m'exclamais, dans la langue de Lénine :
_ Tu es slave ?
Elle enchaîna, agréablement surprise, dans une prononciation bien plus affirmée :
_ Oui, c'est exacte ! Je suis russe d'origine ! J'ai été naturalisée américaine il y a de cela 7 ans, environ. Mais de quel pays es-tu ? Tu me sembles, slave toi aussi !
_ Je suis de la Pologne. Et je parle assez bien le russe !
_ Formidable ! C'est splendide de connaître une personne comme toi ! Il n'y a pas beaucoup de slaves, ici. C'est une joie de te connaître, Piotrek !
_ Moi aussi !
Mais nous revenions à l'anglais, car Nils et Raphaël étaient un peu surpris de nous entendre dans une langue qu'il ne comprenait pas du tout.
Décidément, l'ambiance joviale a l'air de revenir ! Tout va pour le mieux !


*Grâce à Dieu
** Non ce n'est pas la maladie du même nom exprimée ici, mais cela veut dire "Merde" en Polonais.
Faustine
Faustine
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Sam 15 Déc - 17:21
Je grogne en frappant les bâtons contre les caisses, sans savoir quoi faire. Je n’allais pas refuser le putain de défi de Blanche-Neige, question de fierté. Mais une fois devant cet instrument, alors que je croyais qu’une quelconque inspiration allait venir, je ne savais plus quoi faire, désemparée. Je n’ai, à vrai dire, jamais touché une batterie, ni même un autre instrument. J’aperçois alors un ado s’avancer vers moi. Je l’observe quelques instants : cheveux châtains, pas très grand, avec des yeux verts et un visage pâle. Son putain de demi-sourire me donne envie de le dégager tout de suite.
« Tu t’y prends mal, lance-t-il. Laisse-moi te montrer.
- De quoi j’me mêle ? je bougonne, n’admettant pas ma nullité. »
Il ignore ma remarque et commence à me parler calmement de la batterie, me dictant des enchaînements à faire pour donner un rythme agréable à écouter. La tête baissée vers les bâtons, l’air boudeuse, je fais semblant de ne pas l’écouter, mais retiens chacune de ses paroles, les mémorisant et les intégrant. A la fin de son explication, j’applique à la lettre ce qu’il m’a dit. Effectivement, le rythme est tout de suite plus entraînant. Un bête sourire satisfait s’allonge sur mon visage, à la fois surprise, mais surtout heureuse d’avoir apprise quelque chose. Il faut dire… que je ne connaissais rien. Et même si apprendre à jouer de la batterie n’est pas la chose la plus importante dans ma… « passion », je dois bien admettre que c’est amusant.
Quand je relève la tête, je vois Blanche-Neige continuer à m’observer. Aussitôt, mon sourire disparaît, me pinçant les lèvres au passage, en colère contre elle et contre moi-même de l’avoir laissée voir le peu de sympathie dont je pouvais faire preuve.
« Quoi ? Qu’est-ce que t’as à me regarder comme ça ? »
Elle hausse les épaules et se détourne, ne répondant pas. Ca y est, je suis de nouveau en colère. Qu’est-ce qu’elle veut, à la fin ? Se battre ? Mes mains tremblent de colère, mon être tout entier me hurlant de lui déchirer la face. Obéissant à mes pulsions meurtrières, je me lève dans l’intention d’aller la voir, prenant mon arme au passage, quand une fille me rentre dedans au passage.
« Qu’est-ce que tu fous là ?! s’écrie-t-elle avant même de me voir. »
Elle relève sa sale face vers moi, et sa surprise ne semble pas prendre le dessus sur sa colère. Cette gamine que je dépasse de bien une tête ne semble pas intimider, n’a même pas peur pour m’avoir offensée. Je ne peux m’empêcher d’avoir un grand sourire moqueur, mon poing se serrant sur ma batte de base-ball.
« Qu’est-ce qu’il y a, poupée Barbie ? Tu peux pas t’empêcher de bousculer tout le monde avec ton gros cul de pute ? »
Ses joues se pourprent immédiatement de rouge, de honte ou de colère, ou les deux. Elle remet sa mèche bleue derrière l’oreille en me transperçant de son regard vairon. Je ressens une légère peur en elle, mais pas assez forte pour faire passer sa colère.
« Oh, mais c’est mademoiselle la démone, hein ? Qu’est-ce que tu vas foutre encore, allez torturer un pauvre petit chiot sans défense ? »
J’approche mon visage d’elle, changeant au passage de forme en clignant des yeux, lui offrant un magnifique sourire au passage.
« Tu parles de toi, sale chienne ? Oh, oui, je peux m’occuper de ton cas, si tu veux. T’inquiète pas, une fois que je me serai occupée de ton « magnifique » visage de pot de peinture, même la chirurgie esthétique ne suffira pas pour que tu redeviennes comme avant.
- Répète un peu, pouffiasse !
- J’aime pas me répéter, je vais plutôt te faire une démonstration, je crache en la poussant violemment en arrière.
Alors qu’elle s’apprêtait à tomber, un garçon apparaît derrière elle pour la rattraper, tel un chevalier galant. Il s’interpose alors entre nous -ou plutôt contre moi. Il commence à s’énerver, essayant de comprendre ce qui se passe, tandis que nous continuons toutes les deux notre chère dispute. Il essaie de nous séparer, prenant la défense de sa copine, mais il pue la peur, à un point que je me demande comment font les autres pour ne pas le ressentir. Ses dents serrées, ses mains tremblant légèrement, son cœur se tordant de peur, même son regard, voulant être colérique, referme une grande quantité de peur. Je souris en ressentant tous ces détails, ce mec voulant se la jouer chevalier mais qui pourrait crever de peur. Il s’avance d’un pas se voulant assuré, puis feule :
« Va foutre ta merde ailleurs, p’tite conne. Si tu veux faire ton intéressante, va te jeter du Golden Gate et arrête de nous faire chier, tu manqueras à personne. »
Je m’arrête nette, surprise, ouvrant de grands yeux. Aussitôt, je vois la frayeur danser dans ses yeux verts, lui hurlant de s’enfuir devant mon comportement. Comment… ? Comment peut-il me dire ça, à moi, avec une peur aussi perceptible ? Il veut mourir ? Il veut mourir ! J’éclate soudainement de rire, comme s’il venait de me raconter une blague -qui est en fait réellement une, pour moi !
« Qu’est-ce que tu racontes, gamin ? Que je devrais aller voir ailleurs ? Moi ? Ah ! Quel merdeux es-tu pour me donner des ordres à moi ? La démone ?! »
Soudain, je m’arrête, le toisant de haut en bas, clignant des yeux au passage. Brun, pas très grand, visage de chérubin, grands yeux verts naïfs, qu’est-ce qu’il attend de lui ? Les humains sont faibles, et lui en est le parfait exemple. Il n’est juste… rien. C’est un faiblard qui essaie de se hisser parmi les meilleurs, parmi les gens forts, qui doit désespérément tenter de paraître fort, craignant de se faire écraser. Il essaie juste d’échapper à celui qu’il est vraiment, de fuir son destin qui est d’être détruit par les forts.
C’est dégueulasse.
« Tu sais, il y a deux choses que je déteste dans ce monde. Les faibles, mais surtout, les faibles qui se prennent pour des forts. »
Je m’approche de lui, lentement, puis pose ma main sur son épaule, pour avancer mon visage vers le sien, jusqu’à ce que seulement quelques centimètres les distancent, lui souriant mielleusement.
« Et des fois, il faut remettre les faibles à leur place. Car il n’y a que ça, après tout : des faibles, des insectes, des vermines, que moi, je peux écrabouiller d’un simple geste. T’es juste… rien ! Rien, tu n’es rien, un rien qui se croit important, mais qui reste un rien. »
J’appuie sur son épaule, plantant mes ongles dans sa veste, prête à lui arracher la peau. Je me délecte de cette lueur de frayeur qui éclate dans son regard, me délecte de sa frayeur tout entière. Je me demande jusqu’où elle pourrait aller, j’ai envie de le pousser à bout, toujours un peu plus, comme un jeu morbide, pour voir jusqu’où il peut tenir.
Mais je ne suis pas seule. Il y a encore tous ces débiles d’élèves dans la classe, sûrement en train de me dévisager, certains devant hésiter entre intervenir ou s’enfuir. En temps normal, je les aurai tous tué, tous, de la manière la plus horrible qui soit, avant de m’en prendre à lui. Mais là, c’est différent. Je retiens un grognement en pensant à mon putain de « marché » avec le directeur. Pas de meurtre. Mais rien ne m’empêche de torturer. Lui, juste lui, juste ce gamin si innocent, qui doit brûler d’envie de retrouver ses parents. Je n’ai qu’à le prendre à part, sans que les autres ne le sache. Et puis, il n’ira pas se plaindre auprès d’Esquimau, non, il aura tellement honte, il se sera tellement fait torturer, qu’il n’en n’aura plus la force.
Je finis par reculer, croisant les bras, le toisant en lâchant un bref rire, pensant à ce que je pourrai lui faire subir. Finalement, je reprends ma batte, la mets sur mes épaules, avant de me diriger vers la porte de sortie. Au passage, je vois Hiver me suivre du regard, toujours aussi impassible, discutant avec Coton-tige. Je lui renvoie un regard noir, n’aimant pas que ces deux-là discutent ensemble.
Je ferme la porte derrière moi -ou plutôt la claque-, avant de me poser contre elle. Je n’imaginais pas partir si tôt, mais je ne savais pas non plus ce que j’allais faire si je restais là-bas. C’est pas jouer deux-trois morceaux qui vont me faire rester. Et maintenant… ?
J’observe le couloir qui me fait face. Un couloir, avec quelques pièces, mais avec peu d’élèves qui y vont, n’ayant que peu de salles de classe. De toute manière, l’après-midi, il n’y a personne, les élèves étant soit chez eux, soit dans leur chambre d’internat, soit dans un club. Le couloir est en ligne droite, mais se courbe en un angle droit au bout à gauche. Des lumières sont encastrées dans le plafond. Je ferme les yeux pour me concentrer, mais je n’entends personne d’autre dans les environs, à part la salle de musique.
Parfait.
Je regarde à présent les ombres, les ombres venant de n’importe quoi, des murs, des poignets, toutes les ombres présentes. Les lampes au plafond ne peuvent pas illuminer complètement la pièce ; après tout, il n’y a pas de lumière sans ombre. Je me redresse pour m’approcher de l’une d’elle, pas très loin de la salle de musique, grande, étalée sur quasiment tout un mur. J’y approche ma main pour la « plonger » dedans, avant de m’y mettre en entier. En rouvrant les yeux dans cette obscurité, je peux observer le couloir d’où je suis, et me mouvoir tant que je reste « dans » l’ombre.
Le temps passe, puis finalement, la porte se rouvre. Des élèves partent en bavardant joyeusement. J’en vois certains passer devant moi sans qu’ils ne me remarquent, cachée. J’attends encore. Finalement, avec un peu de surprise, je vois ma future victime passer devant moi, seul, quand tous les autres élèves sont partis. Je vois son visage, de profil, ses épais cheveux bruns décoiffés, ses grands yeux verts provocateurs, et ce sourire au coin qu’il me tarde d’enlever. Je sors mes deux bras de l’ombre, attrapant rapidement le cou de ce cher morveux qui sursaute, surpris. Mes mains serrent son cou, tandis que je sors complètement de derrière lui. Je ne vois pas son expression, me faisant dos, mais je sens d’un coup la peur l’envahir complètement, comme un lapin pris au piège par le renard.
« Eh bien eh bien, comme on se revoit… ? »
Je continue de serrer son cou, avant de le plaquer contre le même mur où j’étais cachée, pour le montrer face à moi. Je souris en voyant sa délicieuse expression de terreur et de souffrance, avec cette lueur de frayeur revenue danser dans ses pupilles. Ses lèvres tremblent, des gouttes de sueur coulent le long de son front, il n’ose ni bouger si même parler. Toute son allure de « mec cool et détendu » s’envolée.
« Qu’est-ce que je disais ? je ricane méchamment. Aussitôt que tu trouves plus fort que toi, tu te dégonfles, hein ? »
Il ouvre la bouche pour répondre, mais son corps tout entier se met à trembler. Des peureux, j’en ai vu pleins, à vrai dire, tout le monde à peur de moi, mais certains sont juste plus doués pour le cacher. Mais lui… lui fait parti des plus peureux, sans aucun doute. Il est au bord de l’évanouissement, rien qu’à la vue de ma forme « démoniaque ». Mes ongles se plantent dans sa peau tandis que mes doigts se resserrent lentement sur son cou, sans aucun but précis en particulier, juste… lui faire du mal.
Je sens alors des petites dents mordiller mon jean. Je baisse la tête pour voir une lapine blanche, s’en prenant moi, ses yeux bruns me lançant des éclairs.
« Laisse-le partir ! crache-t-elle. Laisse-le ! »
Blasée, je lui donne un coup de pied dans le ventre pour qu’elle me lâche. Elle couine de douleur et glisse par terre, avant de se relever avec difficulté. Je lâche d’un seul coup son humain pour aller la voir. Sans qu’elle ne dise un mot, j’ouvre la porte à côté d’elle et lui fous un autre coup de pied pour qu’elle rentre dedans, avant de la refermer.
« Plus de petit lapin pour nous embête, maintenant. »
Je me retourne pour voir ma victime assise par terre, reprenant sa respiration avec difficulté. Son cou a de grandes marques rouges, et il continue de trembler. Il essaie de se relever, difficilement, paralysé par la peur. Mais j’ai coincé son cher totem, et s’il a un minimum de cœur, il ne s’enfuira pas sans elle. Il est à moi. Je m’approche devant lui avant de croiser les bras, le toisant comme le rien qu’il est.
« C’est ça, être fort. C’est pas en jouant aux chevaliers, c’est pas en jouant au Don Juan, c’est pas en se voulant la jouer « cool » et « populaire », en te la racontant, c’est rien de tout ça ! Mais t’es juste trop con pour croire toutes ces conneries. Les gens se croient juste « cools» d’être aimés des autres en jouant à ça, mais tu sais quoi ? C’est pas ça, être fort. Être aimé par des faibles n’a rien d’envieux. Non, être fort, c’est, c’est… »
Je lève les bras en l’air, un grand sourire de sadique sur le visage.
« C’est ce que je vais te montrer ! »
Je cligne de nouveau des yeux, et aussitôt, toutes les couleurs me paraissent en négatives. J’écarquille les yeux, étonnée de ce que je découvre. La plus grande peur des gens est souvent unique, ils peuvent avoir peur de plusieurs choses, mais une sort du lot. Lui, non, il en a pleins. Je vois des scènes se jouer en accélérées de ses cauchemars réels ou non, des scènes que je pourrais lui faire vivre et ressentir comme s’il y était, mais je vois en plus de cela un personnage, qui a lui seul le terrifie. Mais, pour continuer dans la surprise, il ne s’agit pas d’un quelconque monstre ou créature stupide de film. Non, c’est un humain. Grand, au moins deux mètres, chauve, avec une barbe courte et mal rasée, des grandes mains abîmées, un t-shirt taché et un jean déchiré. Seuls ses yeux abritent tout l’aspect démoniaque possible, des yeux marrons cachant toute une haine. Je regarde ensuite ma victime, devant son « cauchemar ». Faible, chétif, en contraste avec ce drôle de personnage. Je me surprends à trouver un air de ressemblance entre ces deux-là. Je me retiens de rire devant cette scène absurde. Je m’attendais à ce qu’il ait une grande peur, mais plusieurs ! Et surtout d’un simple humain ! Ce gamin… je ne sais pas comment il fait pour duper tout le monde, si faible qu’il est ! Mais j’ai envie… j’ai envie que cet humain le torture, oh oui, qu’est-ce que ça doit faire quand l’un de ses plus grands cauchemars est quelqu’un de banal ? Je cligne à nouveau des yeux pour revenir à une vision normale, élargissant mon sourire de folle. Le gamin, à moitié relevé, m’observe avec ses grands yeux effrayés.
« Laisse-nous partir… me supplie-t-il. »
Non. Non, bien sûr que non je ne le laisserai pas partir ! C’est trop bon, et on n’en est qu’au début ! Pourquoi laisser partir un jouet amusant ? Jouer avec jusqu’à l’usure est bien plus amusant ! Ah ah !
La lumière clignote subitement à toute vitesse, s’éteignant et se rallumant sans interruption. Le gamin lève la tête vers les spots au plafond, les yeux écarquillés. Il se colle contre le mur, terrifié de ce qui se passe. Puis, les lumières s’éteignent sans se rallumer. Nous restons tous les deux plongés dans le noir, lui n’y voyant rien, contrairement à moi. J’esquisse un sourire narquois. Les lumières se rallument quelques instants après. L’adolescent se tient debout, les lèvres tremblantes, devinant une présence derrière lui. Avant qu’il ne puisse se retourner, deus grosses mains le poussa de toutes ses forces. Il tomba lamentablement à terre, regardant avec effroi ce cauchemar devenu réel. L’autre « humain », si l’on peut l’appeler comme ça au vu de ses yeux se voulant monstrueux, est devant lui, le dominant de sa grande taille. Son visage carré aux traits bien marqués, ses dents dégueulasses montrées dans une grimace de colère, et ces yeux, ces yeux qui sont les seuls signes montrant son inhumanité… Quelle magnifique créature pour ce gamin.
« Qu’est-ce qu’il fait là… ? chuchote-t-il, effrayé. »
Son corps se remet à trembler, il ne peut même pas fuir. J’entends d’ici les battements de son cœur s’accélérer, je vois les gouttes de sueur couler le long de sa nuque. La créature s’approche de lui et lui fous un coup de pieds dans le ventre, ce qui lui fait lâcher un cri de douleur. Elle continue, encore et encore, mais le brun n’essaie même pas de se débattre ni même de s’enfuir, n’arrivant plus à bouger, même lorsqu’il se met à cracher du sang. Les bras croisés, je reste devant cette sublime scène. Bien que ça ne soit pas « moi » qui l’attaque, le voir se faire tabasser par l’un de ses plus grands cauchemars me procure une sensation si agréable que cela ne me dérange pas. Après tout, sa peur, je peux tout aussi bien la sentir comme ça. Elle va bien au-delà de la douleur physique. Ce cauchemar rentre dans sa tête, dans ses pensées, et le hantera, jusqu’à ce qu’il arrive à s’en débarrasser, ou jusqu’à la fin de sa vie. Le gamin a fini par essayer de se protéger la tête avec ses bras et de se replier sur lui-même, comme un enfant, se protégeant de coups sans trop de succès. J’ordonne par la pensée à ma création de changer sa manière de lui faire du mal. Il se baisse et attrape l’adolescent par le col de sa veste en cuir avant de le plaquer violemment contre le mur. Sa victime essaie de réagir un minimum, en essayant de se protéger à nouveau le visage avec ses bras, mais son monstre ne semble pas être de cet avis et met ses grosses mains abîmées autour de son cou. Elle bouge alors faiblement ses mains pour les poser sur celles de son agresseur, le visage grimaçant de douleur, les larmes perlant à ses yeux. Je m’approche doucement de lui, pour observer plus en détail ce visage terrifié et douloureux, cette bouche gémissante, me suppliant d’arrêter. Je ne l’écoute pas, à vrai dire, je ne l’entends même pas, trop concentrée sur de telles émotions qui émanent de lui. J’ouvre légèrement la bouche, montrant des dents pointues assoiffées de sang. J’en oublie presque mon maudit pacte, j’ai envie de le faire souffrir, jusqu’à la mort. Oui, oh oui putain, j’ai envie de le frapper, de le trucider, de lui arracher les organes, de le tuer encore et encore, le bouffer même. Ses yeux se rouvrent, je vois ses pupilles vertes rétrécies et ses yeux injectés de sang, il commence à étouffer, lâche un faible gémissement, n’étant plus capable de me supplier. Ses pupilles se tournent tour à tour vers moi puis vers son agresseur, et sa peur ne fait que redoubler. Je frissonne dans tous le corps de sentir une telle frayeur, si grande, venir de lui. Je veux ordonner à son cauchemar de continuer à lui serrer le cou, encore, jusqu’à ce que l’air lui manque complètement, jusqu’à ce qu’il ne rentre plus dans ses poumons.
Soudain, je sens un autre frisson, cette fois désagréable, venir me secouer. Mon sourire disparaît immédiatement, j’ouvre la bouche, surprise, mais aucun son n’en sort. Qu’est-ce qui se passe ? Je recule de quelques pas, posant une main sur ma tête, baissant les yeux, perdue. Ma créature s’est soudainement arrêtée dans son étranglement, puis ses doigts lâchent peu à peu le cou de sa victime, avant qu’elle ne tombe à terre, reprenant soudainement de grandes bouffées d’air, à la limite de l’évanouissement. Les lumières se remettent à clignoter rapidement, et mon monstre s’évanouit lorsque que l’obscurité apparaît. Je me prends mes deux mains dans la tête, luttant contre moi-même, essayant tant bien que mal de respirer. J’essaie de reprendre ma forme « angélique » mais n’y arrive pas. Je serre les dents, frustrée et énervée, ayant du mal à calmer cette… chose, qui m’en empêche. Je me souviens alors que c’est déjà arrivé. La semaine dernière, dans la forêt. L’adolescent squelettique. Mais oui ! Il était au club de musique, en plus ! Je me redresse d’un seul coup, les sourcils froncés, essayant de me concentrer. L’odeur d’une autre personne me revient alors, et je la reconnais, il s’agit bien de Coton-Tige. Je suis cette odeur, me retourne, et laisse le gamin seul, traversant le couloir. Mon enquiquineur est là, à l’embranchement du couloir, je le sais, je le sens. Je tourne la tête pour le voir, mais il a déjà disparu, sûrement enfui ou caché dans une autre salle. Haletante, je pose ma main sur le coin du couloir, le poing serré. Merde, où est-il ? Je me souviens alors avoir laissé ma victime toute seule. Je me retourne à nouveau, jetant un coup d’œil, mais il a disparu lui aussi.
« Putain ! »
Je crache de colère, mais cette sensation désagréable s’est en allée. Je cligne plusieurs fois des yeux et finis par revenir « à la normale ». Je pose une main sur mon front en fermant les yeux, lâchant un bref soupir. Dire que ça avait si bien commencé, il a fallu que cet autre connard intervienne ! Mais… c’était peut-être mieux comme ça. Après tout, j’étais prêt à le tuer… Aurai-je réussi à m’arrêter avant ? Aucune idée. Mais quand je repense à sa peur, si grande, à sa chair humaine, à ses yeux terrifiés, j’avais envie, oh oui, j’avais envie de continuer comme ça.
Finalement, je reviens sur mes pas, attrapant ma batte, puis la mets sur mes épaules. La porte où était enfermée le totem est ouverte. Il est bien parti avec elle… J’observe pendant quelques secondes les gouttes de sang par terre, où « l’adulte » l’a frappé. Je finis par hausser les épaules et de repartir, une main dans la poche. Malgré ma dernière frustration, c’était quand même bien. Et je serai prête à le refaire.
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